THE ENCHANTMENT
Friction
 
 
 
 
 Traduction : Gabri.L

 Texte original : http://www.ausxip.com/fanfiction/e/enchantment.html
 
 
 

AVERTISSEMENT LÉGAL :

Xena la Princesse Guerrière, Gabrielle, Ephiny et tous les autres personnages qui sont apparus dans la série Xena The Warrior Princess sont l’unique propriété de Renaissance Pictures et d’ MCA/Universal. L'écriture de cette fan fiction n’a pas été faite dans un but d’atteinte aux droits d’auteurs Cette histoire ne peut pas être vendue ou utilisée pour le bénéfice de n'importe quelle façon. Des copies de cette histoire peuvent être faites pour l'utilisation privée uniquement et doivent inclure tous les avertissements et les avis de droit d'auteur.

 
AVERTISSEMENT AMOUR/SEXE:

Cette histoire décrit graphiquement un rapport d'amour/sexuel entre deux femmes adultes consentantes. Si vous avez moins de 18 ans ou si ce genre d'histoire est illégal où vous vivez, ne la lisez pas s'il vous plaît. Si les descriptions de cette nature vous dérangent, arrêtez-vous maintenant, cela épargnera votre temps et votre énervement. Il y a beaucoup d’autres histoires à lire.

AVERTISSEMENT DE VIOLENCE :

Même s’il s’agit de Xena, la violence est minimale. Aucune vie n'a été perdue. Il y a un peu de violence émotionnelle, mais pas au point que l’un des personnages ait eu besoin de trouver un conseil psychiatrique.
 
EXCUSE DE L’AUTEUR :

C'est ma première tentative d’écriture d’une fanfiction. L’intrigue est détaillée au mieux. C’est essentiellement une histoire d’amour « première fois ». (Que puis je dire. J’ai un faible pour celles là.) L'histoire est basée sur la séduction/ provocation avec des rebondissements plus ou moins frustrants (Hé, la moitié du plaisir vient de là.)
 

NOTES :

N’ayant aucune expérience de l’écriture, j'étais extrêmement peu disposée pour la poster. Ma compagne et re-lectrice infiniment patiente m'a encouragé jusqu'à ce que je cède. Faites-moi savoir ce que vous pensez. J'accueille des commentaires ou des critiques constructives à  
. Abstenez-vous s'il vous plaît d'envoyer des commentaires homophobes. Ils seront ignorés. Pour ceux qui sont assez aventureux pour continuer, merci.



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Gabrielle n’arrivait pas à se souvenir de la dernière fois où elle s’était sentie si heureuse et si détendue. Même Xena, qui avait accepté à contre coeur cette courte visite chez les Amazones, semblait le ressentir également. Depuis plusieurs jours, Gabrielle avait noté un changement dans le comportement de Xena. Elle semblait plus à l'aise. Tous les signes extérieurs d’inquiétudes de la guerrière avaient disparus.

Elle se remémora à quel point les mois passés avaient été difficiles pour Xena. Les circonstances l'avaient amené à être dans un état de vigilance constant. Xena s’était éloigné du barde dans l’optique de rester concentré sur les problèmes à régler, devenant plus solitaire et plus distante que d'ordinaire. Leur amitié en avait évidemment souffert.

Ici, dans ce village paisible, leur relation semblait être devenue moins tendue. Les choses s’étaient nettement améliorées.

C’était si bon de pouvoir regarder dans les yeux de son amie et de ne pas y voir la tension qu’elle s’était attendue à y trouver. En réalité, quelque soit la condition, elle trouvait merveilleux de regarder dans ces yeux bleus. Ainsi, assise à l’observer échanger des coups, elle savait qu'elle aurait pu se contenter du seul fait de passer sa vie entière à ne regarder rien d’autre que Xena.

A distance, souriant intérieurement, Ephiny observait discrètement les guerriers évoluer. Une ligne d'Amazones désireuses de s’entraîner avec Xena attendait patiemment leur tour. Les leçons qu'elles en tireraient valaient bien quelques douleurs et quelques blessures. Les Amazones savaient que Xena était un excellent professeur et elles désiraient profiter de son immense expérience, quitte à le payer physiquement.

Ephiny aperçu Gabrielle dans son champ de vision. Elle remarqua la vive lueur dans l’expression de la jeune femme pendant qu’elle regardait sa compagne former patiemment élève après élève. Pas que Xena n’était pas spectaculaire à regarder. Ephiny s'était déjà retrouvé à admirer Xena à plusieurs occasions, mais c'était manifestement différent pour Gabrielle. Elle s’étonnait que Xena ne l’ai pas remarqué, ou peut-être l’avait elle fait et l'avait attribué au culte du héros. Xena semblait faire partie de ceux qui voyaient Gabrielle comme une fille jeune et naïve. Gabrielle avait sans aucun doute prouvé à plusieurs reprises qu'elle était mûre et capable. Peut-être que Xena avait des raisons d'éprouver le besoin de conserver ce point de vue.

Ephiny marcha jusqu’à Gabrielle. "Elle semble beaucoup plus à l'aise que lorsque vous êtes arrivées."

Gabrielle se mit à sourire et hocha la tête. "Nous avions toutes les deux besoin d'une pause." Elle concentra à nouveau son attention sur sa compagne. L’expression sur son visage rendit soudainement Ephiny envieuse de Xena.

Une petite foule s'était rassemblée autour des exercices de pratique. Tous les regards étaient fixés sur Xena. "Nous aurions du vendre des billets," lança Ephiny avec une ironie désabusée.

"Ouais et j'aurais été en début de file" répondit sincèrement Gabrielle. Je ne me lasse jamais de l'observer. J’aime la façon dont elle bouge." Une belle rougeur monta à ses joues. "Je veux dire … elle est si gracieuse."

Ephiny lui donna un sourire entendu. "Allons faire une promenade Gabrielle."

"Très bien", dit elle, détachant à contre coeur ses yeux de Xena. Ephiny lui tendit la main et la hissa sur ses pieds.

Xena jeta un coup d’oeil dans leur direction au moment où Gabrielle réajustait sa jupe pour s’apprêter à partir.

"Je te verrais à l’heure du déjeuner." Lui cria la jeune femme.

Xena lui fit un signe de tête, sans jamais perdre le rythme. Elle frappa son adversaire sur les fesses. La brève distraction était tout ce dont elle avait eu besoin pour affirmer son avantage.


 

 

**********

 
 
Gabrielle fut si plongée dans sa lecture qu'elle perdit toute notion du temps. Elle n'entendit pas Xena entrer.

"Hé, je croyais que nous allions déjeuner ?"

Elle sursauta, laissant le rouleau se refermer. "Oh, désolé j'ai été si prise dans les parchemins que j'ai oublié." Elle ne pouvait pas se résoudre à regarder Xena dans les yeux.

"Ca doit être une sacré histoire pour te faire oublier ton estomac." Xena sourit et marcha vers elle.

Gabrielle se leva rapidement. "Maintenant que tu en parles, j'ai joliment faim."

"Là, c’est la Gabrielle que je connais." Elle ria et passa son bras autour de l’épaule de son amie pour se diriger vers le réfectoire. "Alors, quelle histoire lisais tu pour te fasciner autant ?"

"Et bien, ce n’était pas vraiment une histoire." Gabrielle essaya de contrôler la nervosité qu’elle sentait faire son chemin dans sa voix.

"Ce sont des sortes de parchemins éducatifs. J’essaye d’en apprendre plus sur... la culture amazone, ainsi je pourrais ... je pourrais comprendre plus minutieusement ce qu'elles aiment. Je veux dire à quoi elles ressemblent."

"Ca m’a l’air d’être une lecture plutôt ennuyeuse."

"Hmmm." Gabrielle décida qu’il valait mieux ne pas en discuter plus. A la place, elle commença à remplir son assiette de nourriture. "Alors comment l’entraînement s’est il passé ?

Xena sourit à la taille des portions de son amie. "C'était une bonne séance d'entraînement. J'aime leur apprendre. Elles sont si rapides pour assimiler les choses."

Elle s’avança jusqu’à une table tranquille.

"C’est le reflet de ta capacité à enseigner je pense," déclara Gabrielle fièrement. Elle imagina Xena travaillant avec enthousiasme avec chaque élève. Soudain, la pensée de Xena entourées de toutes ces belles femmes l’irrita un peu.

"Quelqu'un se détache t’il du groupe ?"

"Nan, tu restes ma meilleure élève."

"Vraiment ?" Elle ne pu réprimer un sourire. Cela illumina son visage. Les compliments de son amie étaient rares, ils importaient donc beaucoup pour elle.

"Tu es devenue très forte, en peu de temps. Tu pourrais facilement battre la plupart des femmes avec qui j'ai travaillé aujourd'hui et elles étaient loin d’être mauvaises."

"Et bien, merci."

"Peut-être pourrais tu m'aider à faire une démonstration demain matin."

"Bien sûr, ce serait génial" Gabrielle se sentit merveilleusement bien. Elle attaqua son repas avec entrain.

Xena ria silencieusement et secoua la tête. Elle n'avait jamais vu quelqu’un aimer autant la nourriture que son amie. "Après le déjeuner, j'ai promis d’aller jeter un œil sur le périmètre du sud."

Gabrielle pensa brièvement à demander pour l’accompagner. Elle hésita se rappelant le besoin de solitude de Xena. "Je te verrais tout à l'heure alors."

Xena fit un sourire, reconnaissante d’avoir un peu de temps pour elle.

Gabrielle rapporta les commérages du village jusqu'à ce qu’arrive le temps de Xena pour partir. Ses yeux suivirent la guerrière jusqu'à ce qu'elle soit hors de vue.




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Gabrielle passa le reste de la journée à lire. Certains des parchemins étaient purement éducatifs, plusieurs autres étaient des histoires d'amour érotiques entre femmes avec des descriptions plutôt graphiques.

Quelque part profondément à l'intérieur d’elle, quelque chose avait vibré, faisant apparaître des sentiments qu'elle n'avait pas su là auparavant.

Gabrielle réalisa que quelque chose s’était éveillé en elle durant les quelques mois passés … Quelque chose de merveilleux.

Elle n'avait jamais pensé à elle comme à une femme saphique. On ne parlait jamais de ces choses dans son petit village. Bien qu'elle ait toujours été une marginale, les choses ne lui été jamais venu à l’esprit de cette façon.

Elle avait montré un intérêt pour les garçons dans un besoin d'aller vers eux, curieuse de découvrir pourquoi il y avait tant d’agitation autour de ça. Il n'y avait jamais eu de véritable attirance.

Pendant qu’elle lisait ces histoires en imaginant Xena et elle ensemble, elle commença à comprendre pour la première fois de quoi retournait cette fameuse agitation.

Elle avait toujours vécu son attirance pour Xena dans l’abstrait, n’ayant jamais eu aucune expérience passée. A présent, elle fantasmait de savoir comment les choses pourraient se passer entre elles.

Elle fut douloureusement envahie par de nouvelles sensations, vivant son éveil sexuel d’une façon qu’elle n’aurait jamais cru possible. L’urgence de ses besoins se faisait terriblement ressentir.

Elle reposa avec soin les parchemins à leur place et se dirigea vers sa hutte en vue d’un bon bain chaud.
Elle fut si absorbée par ses pensées, que la voix de Xena tout près derrière elle l’effraya.

"Tu ne m’entendais pas ? Je t'ai appelé plusieurs fois."

"Oh, désolé j’été juste en train de penser. Je dois être fatiguée."

"Ca doit être toute cette lecture," fit Xena, un sourire en coin.

"Hmm." Gabrielle détourna la tête pour cacher la rougeur qu’elle sentit monter à son visage.

"Je partais prendre un bain chaud. Je te verrais tout à l'heure."

Elle se demanda soudain si ça n’allait pas être un bain froid finalement.

"Hé, ça t’ennuie de partager ? Tous les logements ici ne sont pas pourvus de bains chauds. Je pense qu'ils réservent cet honneur pour la reine."

Gabrielle en eut le souffle coupé. Son coeur commença à cogner fort dans sa poitrine, provoquant un sifflement dans ses oreilles.

Elle se sentit soudainement étourdie. Xena entendrait sûrement le martèlement. L’inquiétude l’a submergea.

Comment pourrait elle cacher ses sentiments pour Xena si elles partagées un bain ensemble ?

Xena l'a regarda avec un sourire entendu. "Alors qu’en dis tu ?"

"Oh, bien sûr," furent les seuls mots qu'elle pu sortir de sa gorge.

"Génial," Xena lui donna une petite tape dans le dos. "Vas y d'abord. Tu viendras me prévenir quand tu auras fini."

Gabrielle relâcha le souffle qu’elle n’avait pas eut conscience d’avoir tenu. Elle ne savait pas trop si elle était déçue ou soulagée.
 


                                                                      **********

 

De retour dans sa hutte, elle se lava rapidement. Elle s’octroya alors un moment pour se prélasser dans l’eau. C'était un luxe qu'elle connaissait rarement. Elle s’allongea dans le bac laissant l'eau chaude la détendre.

Elle repensa à l'histoire qu'elle avait lue plus tôt. Le désir d'éprouver ce qu'elle avait lu la submergea. Elle amena lentement sa main entre ses jambes et sépara doucement ses lèvres, faisant glisser ses doigts dans l'humidité qu'elle trouva là.

Ce liquide était tellement plus lisse et crémeux que l’eau qui l’entourait.

Elle ferma les yeux lorsqu’elle déplaça ses doigts sur son clitoris gonflé.

"Mmmm", la sensation de son contact était merveilleuse. Elle se représenta Xena, essayant d’imaginer que ses doigts étaient les siens. Elle sentit une incroyable décharge traverser à l'intérieur d'elle.

Elle accéléra ses mouvements, puis les ralentis, se rappelant ce qu'elle avait lu sur les avantages de laisser le plaisir se construire.

Les sensations étaient si délicieuses. Si seulement cela pouvait être Xena.

Elle arrivait à visualiser le bleu infini de ses yeux. Elle imagina Xena se pencher pour l'embrasser.

Rapidement, elle éclata dans un monde de sensation. Son corps fut balayé par une série de spasmes alors qu’elle redescendait, une impression de flottement l’entourant.

Elle n’avait jamais connu d’épuisement aussi doux que celui-ci jusqu’à ce jour. Elle se sentit dériver dans le sommeil. Tout sembla glisser au loin, il n’y avait plus qu’elle et Xena.

Un coup fort à la porte l'a réveilla en sursaut.

"Gabrielle, tu n’as pas encore fini ?"

"Ouais, j’ai juste..." Elle se leva du bac et s’enveloppa dans une serviette.

Elle essaya rapidement de rassembler ses esprits "Ouais, j’ai fini. Entre."

Xena portait seulement sa tenue de cuir. Gabrielle essaya de ne pas regarder, mais c’était extrêmement difficile de détourner les yeux.

Elle jeta un coup d'oeil rapide pour voir si la guerrière avait remarqué ses attentions. Xena semblait en être inconsciente.

"J'espère que tu m’as gardé de l'eau chaude." Dans un mouvement si fluide et sans complexe qu'il en fit sursauter Gabrielle, elle ôta sa tenue et se faufila dans l'eau.

La vue du corps nu de Xena était rare pour Gabrielle. Elle respira à fond et lutta pour garder le contrôle.

"Alors, dis moi ce que tu as appris de la culture amazone."

L’esprit de Gabrielle se vida. "Uhhh ...... juste des trucs ordinaires."

Xena étant plus grande qu’elle, elle n’avait pas son corps aussi immergé, laissant ainsi ses seins partiellement exposés. Ils reposaient sensuellement sur l'eau.

Gabrielle avala difficilement. Un frisson traversa sa colonne vertébrale.

"Tu ferais mieux de te sécher et de te couvrir où tu vas attraper froid."

La voix de Xena la ramena sur terre. Elle ôta rapidement sa serviette et enfila sa propre tenue.

Xena la regarda d’un air inquiet. "Tout va bien ? Tu sembles un peu silencieuse ce soir."

Ses pensées se bousculèrent dans sa tête. Oh, tout va formidablement bien. Je viens juste d’avoir mon premier orgasme. J’aurai aimé que tu sois là, mais sache que tu étais le centre de mon fantasme.

"Oui, je vais très bien, je suis juste un peu fatiguée. Comment s’est passé ton tour de surveillance? "

" Tout est calme. Mais j’ai eu une expérience intéressante. J’étais accroupi près d’un arbre quand j'ai entendu l’approche d’une biche. J'ai pensé que le village pourrait profiter de cette viande et j’étais prête à sortir mon chakram, quand j'ai vu que la biche était blanche, complètement blanche.
Elle était magnifique, Gabrielle. J’aurais voulu que tu sois là pour la voir."

"Moi aussi, je n’ai jamais eu l’occasion de voir une biche albinos."

"Dès que je l'ai vue, j’ai pensé à toi. Je savais que tu apprécierais sa beauté, son caractère unique."

L’esprit de Gabrielle s'illumina. L'idée de Xena en mission seule dans les bois et pensant à elle lui plu. "Xena, pourrions-nous marcher dans les bois demain ? Peut-être tomberons nous sur elle."

"Bien sur. Et maintenant si tu frottais mon dos ?" dit elle en jetant le gant savonneux dans la direction de Gabrielle.

Gabrielle parvint à l’attraper mais de la mousse éclaboussa son visage lorsque le projectile frappa ses paumes ouvertes. "Hé!" Gabrielle protesta. "Ouch! J’ai reçu du savon dans l’oeil."

"Désolé, je me suis laissé emportée. Viens ici."

Xena plongea sa main en forme de coupe dans le seau d’eau propre posé à côté du bac. Elle se leva et posa délicatement son autre main derrière le cou du barde.

"Penche ta tête en arrière."

Doucement, elle rinça son oeil.

"Voilà. Est-ce que ça va mieux ?"

Gabrielle ouvrit les yeux et concentra sa vue sur la femme devant elle. Xena était debout, l'eau ruisselant en cascade sur sa peau bronzée. Elle était magnifique.

Gabrielle se racla la gorge pour répondre. "Ouais, tourne toi maintenant pour que je puisse laver ton dos."

Libre de pouvoir examiner minutieusement Xena, elle s'accorda un moment pour contempler son incroyable compagne. Elle pouvait sentir les muscles tendus de son dos à travers le tissu. Elle frotta lentement, doucement, prenant du plaisir dans la tâche.

"Allons, je ne peux pas être si sale," railla Xena.

Gabrielle sourit malicieusement et s’arrêta, permettant à Xena de s’abaisser pour se rincer.

Soudain, comme si elle allait continuer à la nettoyer, elle fit glisser ses deux mains sur les épaules de Xena et l'a poussa puissamment sous l’eau.

Xena émergea à la surface immédiatement.

Gabrielle n’était pas sûre de savoir laquelle des deux était la plus surprise.

Elle fit un grand sourire. "En réalité, tes cheveux ont besoin d’être lavés aussi."

Elle recula d’un pas rapide mais Xena l'attrapa par poignet. Dans un mouvement rapide, elle tira Gabrielle vers elle et la jeta dans le bain.

Elles s’éclaboussèrent jusqu'à ce qu’il y ait presque plus d'eau sur le plancher que dans le bac. Elles ne pouvaient pas contenir leurs rires.

"Je t’ai eu… Pas vrai ?" lança Gabrielle triomphalement.

Xena sortit du bain et s’enveloppa dans une serviette sèche. Elle regarda Gabrielle curieusement.

"Oui tu m’as eu, mon barde." Elle pris sa tenue et se dirigea vers la porte.

"A demain sur le terrain d’entraînement aux premières lueurs du soleil. "

Gabrielle se trouvait dans une eau maintenant fraîche, détrempée de la tête au pied, avec un sourire sur son visage.

* Mon barde* pensa t’elle. J'aime ça. J'aime beaucoup ça.
 



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Xena s’exerçait déjà quand Gabrielle arriva. Le barde avait expérimenté un peu plus ses connaissances nouvellement acquises une fois seule dans son lit et elle avait eu du mal à se réveiller.
 
"Il était temps. Tu as dû avoir eu du mal à sortir du lit avec cette tête gonflée."

Xena se mit à sourire, faisant allusion à son plongeon forcé hier soir. "Nous allons voir qui va avoir qui aujourd'hui, prête ?"

Gabrielle s’approcha à hauteur de Xena, levant son bâton de combat pour acquiescer. Elle se trouva immédiatement sur la défensive, mais en réussissant à bloquer la majorité des coups de Xena.

Sur l’instant elle pensa que Xena était en train de la ménager. Mais il lui vint à l'esprit qu'elle s'était en effet améliorée. Les mouvements étaient devenus une deuxième nature et ses muscles encaissaient les coups durs quasiment sans douleur. Sa confiance se décupla.

Elle recula, comme si elle cédait à la force des coups et plia agilement les genoux en étendant son bâton pour balayer les jambes de Xena. C'était un mouvement inattendu et même si Xena fut capable de l’éviter, elle se retrouva déséquilibrée et pris un faible coup sur la hanche.


Xena souria fièrement. Gabrielle laissa tomber son bâton et sans réfléchir étreignit sa compagne dans l’excitation.

Xena se mit à rire en entendant les applaudissements tout autour d'elles. Gabrielle était la première à avoir réussi à la toucher pour l’instant.

Xena ébouriffa ses cheveux. "Bon travail."

Gabrielle rayonnait. Xena voulu pousser plus loin la confiance du barde.

"Qui se porte volontaire pour être sa prochaine victime ?"

Les femmes avaient déjà formé une ligne et étaient de plus en plus pressées de combattre avec Gabrielle.

Xena resta en retrait pour observer, une expression illisible sur son visage. 
 
Ephiny se posta à côté d’elle. "Elle est devenue une force estimable, pas vrai ?"

Xena hocha la tête et observa Gabrielle manoeuvrer avec indifférence.

"Elle n’est plus la jeune femme naïve que j’ai rencontré." Ephiny continua ses remarques. "Elle est devenu un combattant puissant avec un corps svelte et fort. Une belle femme."

Xena se tourna et vit qu' Ephiny regardait Gabrielle assez effrontément.

Xena examina Ephiny curieusement, puis jeta un coup d'oeil aux nombreuses spectatrices qui semblaient observer Gabrielle avec plus qu'un intérêt éducatif. Elle reposa alors son regard sur sa compagne avec des yeux légèrement différents.

Oui, pensa t’elle…Elle avait changé et d'une façon ou d'une autre elle l’avait manqué.

Au petit déjeuner, elles furent envahies par des jeunes Amazones. Elles voulaient toutes féliciter Gabrielle et obtenir ses conseils. Xena était nerveuse et essayait de comprendre son malaise.

Gabrielle avait toujours du monde se réunissant autour d'elle, avant et après le récit d'histoires. Elle était une personne sociable : amicale, bavarde et extrêmement accessible. Il n’y avait rien de nouveau.

Mais là quelque chose était différent. Ces femmes n’étaient pas intéressées par la jeune femme avec ce merveilleux don pour raconter des histoires, elles étaient intéressées par Gabrielle, la femme.

Cette révélation secoua Xena. Elle fut inquiète de ce nouveau déroulement des événements. Elle imaginait Gabrielle comme un agneau en dehors de son élément, entourée par des loups.

Xena attendit patiemment une occasion dans toute cette agitation.

"Allez, allons voir si nous pouvons apercevoir cette biche."

Elle attrapa la main de son amie et se dirigea en tête vers la porte, ouvrant un chemin sur son passage.

Ephiny se mit à sourire, se demandant si la graine qu'elle avait plantée commençait à grandir.



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Elles marchèrent tranquillement jusqu'à ce qu'elles soient proches du secteur où Xena avait vu la biche le jour précédent. Elle fit signe à Gabrielle de s’asseoir à côté d'elle près d'un arbre, puis s'y appuya et ferma les yeux.

Gabrielle observa la poitrine de la guerrière se soulever et s’abaisser au rythme de sa respiration. Elle réalisa combien les choses avaient changé entre elles au cours de ces deux dernières années. Combien Xena était devenue plus à l'aise avec sa conversation et combien elle, elle était devenue plus à l'aise avec le silence de Xena. C'était un équilibre agréable. Elle ne pouvait pas s'empêcher de penser à quel point elles se complétaient. Elle s’allongea sur la terre chaude et ferma les yeux.

Elle commençait juste à somnoler quand elle sentit Xena serrer sa main. Elle se réveilla pour voir deux yeux bleus la regarder. Xena appuya un doigt sur ses lèvres pour l’inciter à rester calme. Lentement, elle se releva et Gabrielle l'a rejoignit. Xena se souleva sur le bout de ses orteils et regarda fixement les broussailles. Elle pointa quelque chose du doigt. Gabrielle mima ses gestes mais elle n'était pas assez grande pour voir et haussa les épaules. Xena lui montra une branche au-dessus d'elles et noua ses mains ensemble. Gabrielle plaça son pied dans l’encoche formé par les mains de Xena et la guerrière l'a souleva gracieusement. Elle resta assise sans bruit sur la branche du dessus.

Xena remarqua la façon dont les yeux de Gabrielle se remplirent d'étonnement. Elles observèrent l'animal pendant plusieurs minutes jusqu'à ce qu'une brise apporte leur odeur à la biche qui leva la tête prudemment pour ensuite s’enfuir.
"Oh Xena, elle est incroyable." Elle regardait Xena au sol avec des larmes dans les yeux.

"Merci de me l’avoir fait partager." La biche était une vue si merveilleuse et si rare dans la nature. Pendant qu’elle regardait en bas, elle se fit la réflexion comment, comme la biche, Xena était : belle et inégalable. 
 
Xena tendit les bras pour l'attraper et la faire glisser de la branche. Ses mains saisirent solidement sa taille et la descendirent lentement à terre. Une fois en bas, Gabrielle ne pu s'empêcher d’imaginer combien il serait facile de mettre ses mains autour des grandes épaules de la femme et de l’attirer pour un baiser. Au lieu de cela, elle recula et sentit ses joues se colorer. Elle cru en l’espace d’un instant sentir Xena se raidir.

"Je pense qu’on pourrait se mettre en route demain," lança Xena.

Gabrielle détesta l'idée de partir si tôt. Elle haussa les épaules, incapable de cacher sa déception. "Bien, si c’est que tu veux."

Xena se sentit soudainement coupable. Pourquoi demandait-elle à Gabrielle de partir si tôt ? Pourquoi se sentait-elle si mal à l’aise récemment ?

"Ecoute, j’ai juste besoin de bouger, c’est tout. Je pourrais te laisser ici un moment. Je reviendrai te chercher dans quelques semaines"

Que disait-elle ? Elle ne voulait pas partir sans Gabrielle, surtout maintenant avec la façon dont ces femmes la regardaient. Elle était si naïve comparée à ses soeurs amazones. Mais bien que ces pensées traversaient son esprit, Xena savait qu’elles étaient injustifiées. Gabrielle était leur reine, elle serait certainement en sécurité.

Gabrielle paniqua. Une crainte profonde s’insinua en elle. Et si Xena était blessée en voyageant seule ou si elle décidait de ne pas revenir pour quelque raison que ce soit.

"Non, je suis vraiment prête à partir aussi. On peut se mettre en route demain."

Elles marchèrent au retour dans un silence respectif. Toutes deux essayaient de mettre de l’ordre dans leurs sentiments. En entrant au village, Xena brisa le silence, tapotant son amie sur l'épaule. "Que dirais tu d’un déjeuner ?"

"Non merci, je pense que je vais passer un peu temps avec Ephiny avant que nous partions demain. Je te verrai pour le dîner."

Xena sembla perplexe. "Très bien. Je vais m’occuper d'Argo et je te verrai plus tard." 

Elle remarqua la vitesse avec laquelle Gabrielle s’était tournée pour la laisser et se diriger préoccupée vers la hutte d’Ephiny. La guerrière prit la direction des écuries tout en essayant de faire un tri dans ses émotions contradictoires.


                                                              **********



 

Gabrielle frappa à la porte de la hutte d’Ephiny et attendit. La reine actuelle ouvrit la porte et fit signe à Gabrielle d’entrer.

"Laisse-la ouverte. Il commence à faire chaud ici. Alors, dis moi, comment ça se passe avec Xena ?"

"Aucun changement. J'ai besoin de ton aide. Elle veut partir demain." Dit elle d'un ton abattu.

"Peut-être qu’elle commence à se sentir mal à l’aise avec toutes ces femmes qui te désirent."

"Moi ?" ria, Gabrielle.

N’as tu jamais pensé qu’une des raisons pour laquelle Xena ne te vois pas comme une femme mature et désirable c’est parce que toi même tu ne te vois pas de cette façon ? Crois moi. Tu l’es. Et beaucoup dans notre communauté te trouve attirante. "

"Non." Gabrielle secoua la tête douteusement.

"Si, et je suis l’une d’entre elle."

"Vraiment ?" Gabrielle la regarda un moment, abasourdie.

"Vraiment et je ne suis pas la seule. Si tu avais passé plus de temps à regarder d'autres femmes que Xena, il y a longtemps que tu l’aurais compris."

"Je ... je..." Gabrielle fut complètement étonnée par cette information. Elle s’asseya, contemplative.

"J’allais organiser une fête pour ce soir. Puisque nous ne savons pas quand nous vous reverrons toi et Xena, je veux vous dire au revoir correctement."

"Merci Ephiny, c’est une bonne idée."

"Je crois que tu devrais présider l'événement en tant que Reine. J'ai un costume spécial à l'esprit. Je te le ferai envoyer à ta hutte."

"Quel genre de costume ?"

"Quelque chose qui me dit que même Xena le remarquera."

"Ephiny, je ne suis pas sure." Gabrielle commença à se sentir un peu mal à l'aise.

"Veux tu de mon aide ou non ?" Ephiny fit un sourire plutôt vilain.

Gabrielle se mit à rire à contre coeur. "Pourquoi ais-je l’impression que je vais passer le reste de ma vie à le regretter ?"

"J’ai une sorte de plan." Ephiny cligna de l'oeil et continua.

"D’abord assure toi de ne boire aucun alcool. Tu pourrais avoir besoin de tous tes esprits. Deuxièmement, pour une nuit oublie Xena. Concentre ton attention sur d'autres femmes. Je suis sure que tu auras beaucoup d'occasions."

Gabrielle sembla horrifiée.

"Je ne te dis pas d’aller jusqu'au bout de quoi que ce soit, évidemment c’est toujours ton droit. Assures toi juste de les remarquer et de parler avec elles. Si tu trouves cela difficile, essaye d'y penser comme les éléments que tu rassembles pour une histoire. Note tous les détails. Je pense que tu seras étonnés."

"J’ai peur de demander, mais quelle est la troisième partie du plan ?" Grimaça Gabrielle.

"Ca dépend. Où en es tu avec ta lecture ?"

Ephiny lui sourit malveillamment et Gabrielle se mit à gémir par espièglerie.

"Puisque tu le demandes, j'ai bien quelques questions pour toi Ephiny. Fais tu des démonstrations?" Son sourire disparu et ce fut au tour de Gabrielle pour sourire. 
 
Au moment où elles arrivèrent à la partie quatre qui incluait une démonstration brève, elles riaient et se charriaient tellement que leurs voix portaient jusqu’à l'extérieur de la hutte.

En s’approchant, Xena pouvait entendre les éclats de rire venant de l'intérieur de la hutte d’Ephiny. Elle entra par la porte ouverte et s'arrêta net. Quelque chose dans l'échange qu'elle vit entre elles la rendit mal à l’aise. C'était plus qu'amical. Ephiny semblait excessivement proche et familière avec Gabrielle.

Xena toussa fort pour faire connaître sa présence. Elles levèrent toutes les deux les yeux. "Je t’ai apporté un peu du déjeuner, j’ai pensais que tu pourrais avoir faim." Elle se sentie soudain aussi maladroite qu'une écolière. Elle était debout tenant le plat de nourriture, se sentant comme un intrus.

Gabrielle se leva dans un bond. "Wow, j'ai faim! C’est gentil. Merci."

De sa main elle frôla doucement l’avant bras de Xena en prenant le plateau. Cela faisait aussi partie du plan d'Ephiny. Plus de contact physique. Rien d’extraordinaire, juste un contact, un geste occasionnel, innocent. L'idée était de laisser une impression physique, même légère.

Ephiny souriait. Cette fille apprenait vite. Elle se sentit un peu désolée de la détresse que Xena commencerait bientôt à éprouver. À moins que son coeur n'ait été fait de pierre, la guerrière n’avait aucune chance.



                                                                  **********

 

Xena était assise et attendait Gabrielle tandis que les festivités se déroulaient devant elle. Elle avait déjà goûté à la nourriture. C'était bon. Elle connaissait les différentes choses que Gabrielle aimerait et elle les lui montrerait. Elle pencha en arrière contre un arbre et écouta. Il y avait quelque chose de fascinant dans les battements de tambour des amazones. La musique était basse et séduisante.

Elle entendit soudainement un bourdonnement de murmures venant de la foule. Xena se tourna pour en voir la cause. Elle en laissa presque tomber son plat. C'était Gabrielle.

Ses cheveux étaient stylés différemment, ils semblaient plus épais, onduleux. Elle était parée dans une tenue très révélatrice. Le haut était une simple bande de tissu turquoise. Il était noué au milieu, s’élargissant ensuite juste assez pour couvrir ses seins et finissait lié dans le dos. La jupe était dans une couleur semblable, plus longue que celle qu'elle portait habituellement, avec une fente spectaculaire partant de sa hanche sur un côté. Autant que la guerrière pouvait en dire, il n'y avait rien en dessous de cela.

Xena avala difficilement sa salive. Elle avait vu son amie parée dans des vêtements courts auparavant, mais il ressemblait toujours à une sorte de jeu … comme un enfant habillé dans les vêtements de sa mère. Elle n'était en aucun cas un enfant dans cette tenue. Xena se battit avec la forte envie de la couvrir de quelque chose. Elle attendit que Gabrielle s'approche d'elle. À la surprise de Xena, elle ne le fit pas. Entourée par des femmes, Gabrielle se dirigea de l'autre côté du feu.

Xena remarqua plusieurs femmes commençant à discuter avec le barde. Une autre lui remit une assiette de nourriture. Le barde lui donna un sourire de reconnaissance. Xena repoussa sa propre assiette, n’ayant plus faim tout à coup.

 Elle attendit que Gabrielle regarde dans sa direction mais elle ne le fit pas. Cela l’inquiéta. Des femmes s’étaient assises de chaque côté de Gabrielle. Xena se sentit affligée de la façon dont elles regardaient son amie. Gabrielle semblait inconsciente de leur véritable intention.

Tout ce que la guerrière pouvait faire était de rester où elle était et de ne pas s'immiscer. Se sentant extrêmement nerveuse, Xena se leva pour partir. Ce n’était pas le désir de protéger son amie qui la rendait ainsi, mais une forte envie plus profonde et plutôt dérangeante.

Elle était sur le point de partir pour une longue promenade quand Ephiny s’approcha d'elle.

"Xena, j'espère que tu ne quittes pas déjà la fête ?"

"J'allais faire un tour."

"Oh, allez. Assied toi et trinque avec moi. Qui sait quand on se reverra de nouveau ?" 

 
Elle s'assura de s’installer de sorte que Xena ait une vue dégagée de Gabrielle.

"Tiens, mon amie, cul sec." Elle donna à Xena une grande chope de vin, espérant pouvoir l'empêcher de partir avant que la fête ne soit finie. (L’amorce à présent faite, Gabrielle avait une chance qu’elle morde à l’hameçon)

"Les fêtes c’est pas trop ton truc, huh ?" Elle poussa Xena légèrement dans les côtes.

Xena bu une longue gorgée. "Non, mais j’apprécie l’intention." Elle n’arrivait même pas à se forcer à sourire.

"Par contre Gabrielle, ça lui plait vraiment. Regarde-la. Elle est vraiment dans son élément."

Xena ne pouvait pas s’arrêter de regarder. Elle prit une autre longue gorgée finissant presque la chope. "Ouais, j’imagine."

Elle observait la femme à la gauche de Gabrielle, qui utilisait ses mains expressivement pour lui parler. L'amazone ne manquait jamais une occasion de toucher le barde à chaque remarque. Finalement elle laissa une main venir se reposer sur la cuisse de Gabrielle.

"Dieux je ne savais pas qu’elle avait une telle personnalité!" S’exclama Ephiny. "Regarde ce monde autour d'elle. Elle est la femme la plus populaire ici." Ephiny remarqua que les yeux de Xena ne quittaient plus Gabrielle.

Xena ne l’entendit pas. Elle termina sa boisson et marcha à grands pas vers le barde.

"Xena!" Gabrielle la salua chaleureusement. Malgré l'attention constante qu’elle recevait, la présence de la guerrière lui manquait. Elle avait très envie de sa proximité.

" Quelle grande fête. Je m’amuse tellement. "
"Tant mieux, Gabrielle. Je crois qu'Ephiny veut te parler."

Gabrielle s’excusa et partit vers Ephiny. Quand la femme excessivement tactile se leva pour suivre Gabrielle, Xena s’interposa devant elle. Ses yeux bleus glacials transpercèrent le regard de la femme. "Dégage." Dit elle simplement. Mais le ton de sa voix était clairement significatif. La femme quitta les festivités et se retira à sa hutte pour la nuit.

Xena n’arrivait pas à croire ce qu'elle venait de faire. Jamais dans leurs années passées ensemble elle n’était intervenue dans la vie de Gabrielle de cette façon. Elle s’en voulut et devint confuse. Elle attrapa une flasque de vin et se dirigea vers les bois.


                                                                  **********
 

 

Xena se leva tôt et fit les préparatifs nécessaires pour partir. Gabrielle s’était levée tôt aussi et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire elles faisaient leurs adieux.

Gabrielle et Ephiny s’étreignirent. "Je pense que nous avons fait quelques bosses dans cette armure. Bonne chance." Chuchota Ephiny.

Elle libéra Gabrielle et se tourna vers Xena. "N’attendez pas si longtemps avant de venir nous rendre visite la prochaine fois." Xena hocha simplement la tête.

Xena était immensément soulagée de partir. Elle avait très envie de s'immerger dans ce qui lui était familier. Elle espérait que les choses retourneraient à ce qu'elle considérait comme la routine. En même temps bien qu'elle soit capable d'ignorer certains changements, elle n'était pas sûre que Gabrielle désirait ou était capable de faire pareil.

Si Gabrielle avait était triste de s’en aller, elle ne le montrait pas. Elle marchait derrière Xena et Argo comme toujours, bavardant pendant le voyage. Elle raconta à Xena toutes les choses qui s’étaient passées à la fête, donnant des descriptions très détaillées. Cela remplit la guerrière d’espoir. Xena se sentait de plus en plus à l'aise à chaque mille qu’elles parcouraient. Les choses semblaient retourner à la normale et elle ne pouvait en être plus heureuse.

Aux environs de midi elles arrivèrent à une clairière. Xena aperçut quelque chose à distance et pris la décision d'étonner son amie. Elle descendit d’Argo et demanda à Gabrielle d'attendre. Elle marcha environ 100 pieds à travers la clairière puis atteignit un fraisier. Elle était sur le point d’en cueillir quelques unes lorsque ses instincts la poussa à se retourner.

"Ares."

"Xena, ça faisait longtemps." Sa voix puissante parcourut la clairière.

"Pas assez longtemps. Que veux-tu ?"

Il ignora sa question. "Je vois que tu n’as toujours pas réussi à perdre cette petite gamine agaçante."

"Laisse la en dehors de ça."

Gabrielle avait entendu sa voix et s'était approchée silencieusement derrière lui.

Il se tourna pour faire face au barde, non étonné le moins du monde.

"Oh, mais elle est déjà bien impliquée, pas vrai ? Dis-moi, Gabrielle, Xena sait-elle seulement jusqu’à quel point tu l’es ? "

Gabrielle se mit à rougir et amplifia sa poigne sur son bâton de combat, prenant une position défensive. Ils se regardèrent fixement et durement, Ares faisant comprendre à la jeune femme qu'il ne lui laisserait jamais obtenir Xena de la façon dont elle le désirait.

Ares délogea son épée. "Ce bout de bois ne te protégera jamais de moi." Il leva un sourcil et pencha la tête, une expression moqueuse sur son visage.

Xena fit un saut pour venir se placer entre eux. "Non, mais je suis sure que ceci le fera." Elle gronda et sortit son épée.

Le rire terrifiant d’Ares la déstabilisa et elle ne remarqua pas que Discorde été apparue derrière Gabrielle avant de l’avoir entendu tirer son épée.

Xena se retourna pour intervenir, donnant ainsi à Ares l'occasion dont il avait besoin. Il abattit le manche de son épée sur la tête de la guerrière.

La dernière chose qu'elle entendit fut le cri perçant de Gabrielle hurlant son prénom.



                                                                 **********



Graduellement, Xena reprit connaissance. Sa première sensation fut une douleur sourde à l'arrière de la tête. Alors la rencontre avec Ares lui revint. La guerrière évalua rapidement sa situation. Elle était debout et pouvait sentir la pierre fraîche sous ses pieds nus. Entourée par l'obscurité, elle plissa les yeux pour éclaircir sa vision et prit alors conscience du bandeau qui lui couvrait la vue. Elle sentit l'air humide sur sa peau et se rendit compte qu'elle était nue. Ses chevilles étaient liées à une sorte de charpente en bois derrière elle, écartant ses jambes l’une de l’autre. Ses poignets étaient solidement attachés au-dessus de sa tête, séparant également ses bras.

Elle se concentra, essayant de briser ses liens. Les courroies épaisses en cuir qui la retenaient ne voulaient pas céder. Elle était efficacement immobilisée. Les pensées de la guerrière se tournèrent vers Gabrielle et son coeur fut rempli d’effroi à l’idée de ce qui pouvait lui être arrivée. Une vague de désespoir menaça de la submerger. Xena se battit contre cela et tendit l’oreille pour distinguer n'importe quels sons autour d'elle. Elle détecta une présence proche.

Ares observait Xena avec une expression de respect. Elle restait calme, malgré sa situation tout à fait désespérée. Elle avait les yeux bandés pour intensifier son sentiment d’impuissance. Il contemplait en toute liberté chaque muscle de ce corps. Les seins généreux, un ventre ferme et de longues jambes, tout ce qu’il fallait pour l'exciter. Elle était absolument magnifique. Ares jubila à l’avance, bientôt ce corps serait sien. Il libéra un lourd soupir. Elle tourna la tête dans la direction du son, devinant l'identité de son ravisseur.

"Ares, tu n’es qu’un lâche, ça ne te suffisait pas de m’attacher. Tu devais me bander les yeux aussi." Elle détestait son état d’impuissance et espérait, avec un peu de chance, réussir à le provoquer.

"Oh, Xena c’est si bon de te revoir."

"Je ne reviendrai jamais vers toi." Répondit elle en toute conviction.

"Jamais," se moqua t’il dans un rire. "Oh, je ne serai pas si sûr de ça. En fait ça ne sera pas long avant que tu me supplies pour revenir. Tu peux avoir besoin de croire que ta petite copine t’as changé, mais moi je n’y crois pas une seconde." Il fit une pause, perdu dans ses pensées.

Jamais il ne se mettrait à l’écart et ne permettrait au barde de devenir plus intime avec Xena. Gabrielle était la cause de cette intervention urgente. Il n'avait pas l’intention de perdre Xena. Peu importe ce qu’il en coûtait.

"De toute façon, j’ai bien peur que la barde soit mise aux oubliettes maintenant."

Sa colère explosa. Il l'avait frappé là où elle était la plus vulnérable.

"Si tu lui as fait quoi que ce soit, je te jure que tu le regretteras toute..."

Il l'interrompit. "Tu n’es pas en mesure de me faire regretter quoi que ce soit là tout de suite. Mais rassures toi. Je n’ai rien fait à la petite peste. Je n'ai plus besoin d'elle à présent. C’est toi que je veux."

Elle pouvait sentir son souffle chaud près de son oreille.

Soulagée que Gabrielle soit saine et sauve, une montée d’adrénaline déferla en elle. Elle se concentra sur sa fâcheuse situation et tourna la tête dans sa direction. "Tu devras me tuer; je ne te céderai pas."

Il regretta soudain qu'il ne puisse pas voir le feu qu'il savait brûler dans ses yeux.

"Xena, je te veux vivante. Je veux que tu sois mienne, corps et âme."

"Dans tes rêves." Elle cracha les mots. "Je ne sais pas ce que tu as imaginé. Tu peux me violer, mais je ne serai jamais à toi."

Il se mit à sourire et dirigea son index sur sa lèvre supérieure. "Au contraire, je pense que ce sera toi qui me violera." Il fit une pause pour laisser ses paroles faire son effet. "Evidemment, je sais que j'aurai besoin d'un peu d'aide pour te faire agir de la sorte. As tu entendu parler des baies de Narcis ?" Xena se tendit, essayant de se rappeler ce qu'elle connaissait.

 "Laisse-moi te rafraîchir la mémoire. Enchantées par Aphrodite, elles agissent comme un catalyseur de la passion innée d’une personne quand elles sont peintes à des endroits appropriés. Plus grand est l’appétit sexuel de l’individu, plus fort est l'effet. Et Xena... et bien, je suppose que je n’ai pas besoin de te dire à quel point tu es appropriée pour ce type d'enchantement.

"Veux tu que je te dise comment ça fonctionne ?"

"Pourrais-je t’arrêter ?" Répondit-elle amèrement.

Il se mit à rire. "Oui, je vais te le dire, parce que je veux que tu saches exactement ce qu’il va se passer."

Il se pencha pour prendre un petit pot d'argile contenant une substance sirupeuse épaisse de couleur rouge vif. Il tourna un petit pinceau dans le liquide. "Comme je disais, après t’avoir peinte je pense que tu changeras complètement d'avis me concernant." Il sourit savourant le moment. "En fait tu me supplieras de te prendre."

"Même si je n’ai jamais vu cette substance en action, j’ai entendu dire qu'une personne ferait à peu près n’importe quoi pour avoir la fin de son supplice. La première personne qui te soulagera deviendra le bénéficiaire de ton désir éternel. Bien sûr, ce sera moi."

Il rit doucement et caressa sa joue. Elle sursauta au contact. "N’aie crainte, je ne te ferai pas supplier trop longtemps. Je ne suis pas un ogre après tout." Il se mit à rire d'une façon plus menaçante.

"Commençons-nous ?"

Elle l’entendit s’avancer vers elle. "Ares, sache le, si tu réussis à briser ma volonté avec cette magie, tu n’auras jamais… celle que je suis vraiment." Sa voix était teintée d'une note de désespoir.

"Je vais avoir ton esprit, ton coeur et ton corps." Il soupira, souriant. "Je suppose que je me contenterai simplement de ça."

Il plongea le pinceau dans le liquide rouge et le suspendit à quelques centimètres de son mamelon droit. "Une dernière chose à dire ?"

Elle cracha dans la direction de sa voix.



                                                               **********



Gabrielle chevaucha Argo et fit désespérément machine arrière chez les Amazones. Ares avait Xena et elle devait trouver un moyen de l'aider. Elle sollicita durement Argo. Gabrielle était folle d’inquiétude au souvenir des derniers mots d’Ares avant qu’il disparaisse avec Xena dans ses bras : "Tu as toujours été son point faible, mais plus maintenant."

Ses mots étaient en train de la ronger bien qu'elle sache qu’ils n’étaient pas entièrement vrai. C'était son amour pour Xena qu'Ares craignait. Elle l'avait vu dans ses yeux. Et elle y avait vu quelque chose d'autre aussi.
 
Peut-être que les sentiments de Xena pour elle étaient plus que ce qu’elle croyait. C'était une tentative audacieuse et certainement extrême de sa part pour récupérer Xena. Elle n’arrivait pas à comprendre ce que cela voulait dire.

Les choses allaient si bien. Si seulement elles étaient restées avec les Amazones un peu plus longtemps. Si seulement elle avait été capable de dire à Xena ce qu’elle ressentait. Elle pouvait seulement se demander maintenant si ça aurait fait une différence.

Le temps passa péniblement lentement, jusqu'à ce qu’enfin, elle approcha du village et rencontra des gardes. Après une rapide reconnaissance, elle relança Argo au galop jusqu'à ce qu'elle atteigne les portes.

Les gardes l’envoyèrent immédiatement à Ephiny. Dès qu'elle vit Gabrielle elle su que quelque chose de terrible était arrivé. "Gabrielle, est ce que ça va ? Où est Xena ?" Ephiny pouvait voir que la jeune femme était au plus bas.

"Ephiny! Ares a Xena. Il l'a assomé et il a disparu avec elle. Je dois la retrouver".

"Oh, Gabrielle." La voix d’Ephiny s’étrangla dans l'émotion. Elle entoura la barde de son bras. Ephiny savait que c'était une situation critique. Elle n’avait aucune idée de ce qu'elle ou n'importe laquelle de ses guerrières pourraient faire contre un Dieu.

"Peut-être qu’Artemis pourra t’aider. Je ne vois pas ce qu’on peux faire d’autre."



                                                                 **********



Ares essuya la salive de son visage. "Pour cela, je vais te faire souffrir." Avec le pinceau il toucha légèrement son mamelon, peignant délicatement la surface entière. Il fit une pause, attendant que la substance fasse effet.

Xena sentit la fraîcheur du liquide lorsqu’il entra en contact avec sa peau. Son mamelon picota et se dressa immédiatement. La lutte avec ses liens fut inutile. La sensation était érotiquement taquine, délicieusement énervante, comme une démangeaison insistante qu’on ne peut pas gratter. Par réflexe, elle agita les bras, essayant de soulager son malaise.

"Voyons juste combien de temps tu peux tenir avant de supplier".

Ares plongea le pinceau dans le liquide épais et couvrit l'autre mamelon.

Xena haleta en sentant les effets s'intensifier. Ses seins étaient brûlants. Le besoin d’un contact, n'importe lequel contre ses seins durcis était si intense qu'il la dévorait. Elle tirait désespérément sur ses liens maintenant. Elle serra les dents, essayant d’occulter les sensations. Elle tenta de penser à autre chose pour distraire son esprit. Ares lui sourit, étonné. "Tu es vraiment absolument surprenante."

Le corps de Xena tremblait. Elle se battit férocement pour garder le contrôle. Elle se mit à gémir lorsqu’elle le sentit descendre sous son ventre dans le duvet sombre de son intimité. "Détends toi, c’est simplement mon doigt aimant, juste mon contact."

Atteignant son but, il sépara les grandes lèvres de ses doigts durs. "Xena, tu es plus humide que dans mes souvenirs." Elle tenta désespérément de déplacer ses hanches, de s’échapper de ces doigts envahisseurs mais c'était impossible. Les muscles de ses jambes se tendaient en vain pour se protéger de cette main qui la tenait offerte.

"Tout doux, ne t’en fais pas ça sera très rapide. Je ne voudrai pas que ton apogée soit … prématurée." Sa voix était cruellement douce, apaisante.

"Rappelle toi, je dois te faire payer ton petit acte de défi." Son pouce frôla les petites lèvres couvrant son sexe. En les séparant, il enleva efficacement sa dernière défense. D’un coup sec, il peignit son clitoris et enleva ses doigts.

Il resta en arrière, appréciant son supplice. Son visage reflétait sa détresse. Elle rejeta sa tête en arrière, un gémissement fort s’échappant de ses lèvres. Les tremblements torturaient son corps et chaque mouvement lui causait une explosion de sensation.

Elle essaya désespérément de fermer ses jambes. Son corps hurlait pour être soulagé. Elle fut envahie par une chaleur bestiale qui fit onduler son corps. Ses hanches s’agitèrent d'une manière extravagante.
 
Ares contemplait l'éclat flamboyant que son corps tout entier avait pris.

"A présent… Attendons de voir jusqu’à quel point tu es forte." Xena serra les dents pour s’empêcher de parler, de hurler, craignant effectivement qu’elle puisse supplier. Elle savait qu'elle ne pourrait pas tenir longtemps sous ce supplice. Cette tourmente exquise la rendait folle. Elle devait avoir son orgasme. Elle ne pouvait pas le nier. Son esprit ne contrôlait plus son corps. Plus aucune pensée n’était lucide. Une seule chose lui importait : être prise.

Ares observait son corps se tortiller. Xena n’avait jamais été plus sensuelle. Elle n’aurait pas à supporter ce jeu taquin plus longtemps parce qu'il en était fatigué. Il sentait son propre corps réagir à ses contorsions sauvages. Oh, oui, ça allait être amusant. Uniquement lui, un Dieu, pourrait entièrement combler la passion de cette femme.

Il commença lentement à ôter sa chemise.

À l'extérieur, le tonnerre gronda, contrastant totalement avec la douceur de la soirée. Ares se raidit au son du coup de tonnerre fort. Il reconnut immédiatement l’origine du bruit : Zeus. Son corps lui cria d'ignorer l’ordre mais il savait comment cet acte serait imprudent.

La rage aux dents, il rectifia sa chemise et tenta de se reprendre.

"On dirait que j’ai été appelé. Bon sang, j'aimais ça." Il baissa la voix, ronronnant d'une manière séduisante. C'était un moyen cruel de lui rappeler son impuissance et d’affirmer son contrôle complet sur elle.

"J’ai horreur de te laisser dans cet état mais je me console en sachant que tu penseras à moi pendant mon absence." Il rie et l'embrassa légèrement sur la joue. "Au revoir Xena et essaye d'être prête pour moi quand je reviendrai."

Il disparut, la laissant agonisante. 



                                                                  **********




 Gabrielle entra dans le temple d’Artemis et s’agenouilla devant l’autel. Elle avait peu d'affaires et d’objets estimables à offrir à la déesse. Elle posa son bien le plus précieux sur l'estrade : un collier avec une pierre de jade que Xena lui avait offert.

"Artemis, entend-moi s'il te plait. J'ai besoin de ton aide."

L'espace devant elle miroita à l’apparition de la déesse. Gabrielle resta à genoux, respectueuse.

"Relève toi, mon enfant. Dis moi ce dont tu as besoin."

"Ares a enlevé Xena. Elle a besoin de mon aide, mais je ne sais pas comment la retrouver."

"Je suis au courant de ce qui s’est passé. Ares a outrepassé ses limites cette fois. Zeus lui a ordonné d’arrêter ses manipulations. On m'a permise de t’apporter à elle."

"Merci." Elle fut soulagée de savoir qu’elle serait bientôt avec Xena.

"Je dois te prévenir, Gabrielle. Xena est sous l’effet d’un enchantement sournois et puissant. Elle n'est plus la même femme que tu as connu. Cela pourrait être dangereux pour toi."

"Je m’en fiche. Je dois l'aider si je le peux. Il y a-t-il un remède, quelque chose qui stopperait l'effet de cette magie ?"
 
"Il y a une vallée au sud à deux jours où Xena est retenue. A la lisière de la partie la plus raide de la colline il y a une caverne. Là tu trouveras une sorcière qui sera peut être capable d’annuler le sort. Je ne peux pas m'immiscer au-delà de cela. On me l’a interdit. Je dois être sûre que c'est ce que tu veux vraiment faire."

"J’en suis sûre. Amène moi à elle s’il te plait." La voix de Gabrielle était à la limite du désespoir.

"Comme tu le souhaites." Artemis tint le collier de jade de Gabrielle dans la paume de sa main. Il sembla rougeoyer dans une lumière surnaturelle.

"Tu es mon élue, je n’ai pas besoin de ce cadeau. Garde le précieusement. Il te rappellera la raison pour laquelle tu m’as appelé."

Alors, avec un geste de la main, Artemis fit disparaître Gabrielle.



                                                                  **********



Gabrielle réapparut à l'entrée d’une caverne, Argo à ses côtés. Après que ses yeux se soient habitués à la lumière de la torche allumée à l'intérieur, elle découvrit horrifiée la vue devant elle.

Xena était au milieu de la caverne, attachée à une structure en bois, nue et les yeux bandés. Son corps était recouvert d’une fine couche de sueur. Elle gémissait et secouait la tête d’un côté à l’autre. Ses cheveux humides cachaient en partie son visage, des mèches sombres s’accrochant à sa peau en sueur. Des lignes rouges qui ressemblaient à du sang coulaient de ses mamelons. Une autre traînée de rouge descendait le long de sa cuisse droite.

"Dieux, Xena," Pleura t’elle.

La tête de Xena se redressa. Le son de la voix douce de son amie lui redonna momentanément ses esprits. "Gabrielle, Ohhhhh..."

"Tu es blessée !" Gabrielle se précipita vers elle. Elle avait supposé que les lignes rouges étaient du sang. Quand elle fut tout près, elle se rendit compte qu'elle s’était trompée. L’esprit de Gabrielle chancela, essayant de comprendre ce que pouvait être cette substance étrange. Elle n’arrivait pas à concevoir quelle sorte de torture Ares avait inventé.

"Retire moi ça !" Cria Xena. Gabrielle desserra rapidement le bandeau. Ce qu'elle vit la terrifia. Les yeux de Xena étaient sauvages, à peine humains.

Elle leva les bras pour délivrer son poignet. La tête de Xena tira violemment en avant. "Nonnn", gronda t’elle, faisant tendre à plusieurs reprises ses liens. La guerrière ne faisait pas confiance à ce qu'elle pourrait faire à Gabrielle une fois libre.

"Xena, que dois-je faire ?" Gabrielle était proche de la panique.

Xena se mit à gémir, ayant des difficultés à parler. "Enlève... Efface ce truc!" Elle serra les dents pour éviter de laisser échapper des cris perçants.

Gabrielle déchira le bas de sa jupe et tendit le bras pour essuyer la substance du sein de Xena. La guerrière se raidit, les yeux rivés sur Gabrielle lorsque sa main approcha de son sein.

Le premier contact fut d’une intensité aiguë. Un mélange curieux de plaisir et de douleur. Des sensations incroyables passèrent en elle. Chaque contact sur ses seins gonflés lui apportait des explosions intenses de plaisir. Gabrielle se figea un moment, ne comprenant pas le comportement inhabituel de Xena. Son cœur se serra dans sa poitrine lorsqu’elle compris qu’elle était témoin du désir déchaîné de son amie. Elle continua d’essuyer doucement la substance gluante des seins de la guerrière.

Xena suffoquait. La respiration loqueteuse, elle partit dans des halètements saccadés. Elle poussa des cris de plaisir. "Ouiiii". Ses muscles jouaient sous sa peau pendant qu’elle tirait sur les sangles la retenant.

Xena arqua son dos, poussant dans la main de Gabrielle. Elle gémissait continuellement maintenant. "Ohhh Gabrielle... Ahhhhhhh..." Elle trembla et pleura misérablement lorsque Gabrielle retira sa main. Elle se mit à genou devant Xena. Son visage devint rouge d’embarras au contact intime qu'elle était sur le point de donner. Si proche à présent, elle pouvait sentir l'essence de Xena. Un flot d'humidité ruisselait sur l'intérieur des cuisses de la guerrière.

Les doigts tremblants de Gabrielle séparèrent les lèvres. Elle passa délicatement le tissu lisse sur le morceau gonflé, enlevant soigneusement toutes les traces du liquide rouge. Les hanches de Xena se figèrent au contact doux. Des larmes se mirent à couler sur les joues de la guerrière. "Ohhhhhhh ... s'il te plaît... ahhhhhhhhh ... Ne t’arrête pas…Pitiéeee." Elle se contorsionna contre les doigts de Gabrielle. Xena ne pouvait plus se contenir. Elle avait besoin de son contact, un contact d’amant.

Gabrielle, incapable de contrôler son propre désir plus longtemps, obéit. Elle lâcha le tissu et laissa ses doigts glisser contre le sexe chaud de Xena. Elle se sentie proche du délire en essayant d'aller de pair avec le rythme frénétique de la guerrière. "Plus, plus, plus...." La voix de Xena se répercuta dans l’esprit de Gabrielle comme un chant érotique, au même rythme que ses rapides battements de cœur.

Soudain le corps de Xena se raidit. "Oui... Oui.. Ohhhhhhhhhhhhh..." Les cris sortirent par saccades de sa gorge. Son corps trembla avec une force impressionnante sous l’intensité des spasmes violents. L'échafaudage en bois tenant sa prisonnière craqua sous la tension lorsqu’ elle tira de toutes ses forces sur les sangles. Xena cria le nom de Gabrielle, son sauveur, la seule capable de la satisfaire, laissant son orgasme se propager vague après vague dans une éternelle extase, la rendant finalement inconsciente.

Gabrielle attendit la retombée du plaisir de Xena avant de retirer sa main. Elle ne pouvait pas arracher ses yeux de l'humidité qui couvrait ses doigts. Elle essaya de faire un tri dans ses émotions. Elle se sentait tellement honteuse et effrayée à sa propre excitation. Elle avait très envie de faire l'amour avec Xena, et que Xena fasse l'amour avec elle. Mais … pas comme cela.

Comment Xena réagirait-elle quand elle se réveillerait ? Se souviendrait-elle et sera t’elle accablée que Gabrielle ait profité d'elle alors qu’elle était complètement vulnérable ?

Elle pleura, tremblant sans pouvoir le contrôler. Dieux, combien elle avait aimé ça. Elle apporta ses doigts humides à ses lèvres. Le parfum de Xena ressemblait à un aphrodisiaque. Sans réfléchir elle fit glisser ses doigts dans sa bouche. La douceur était indescriptible, ne ressemblant à rien de ce qu'elle avait imaginé.

Cela lui prit un long moment pour se ressaisir. Avec grand soin elle libéra Xena de ses liens. Ses poignets et ses chevilles étaient déchirés, ensanglantés et contusionnés de sa lutte acharnée. Gabrielle sortit leurs fournitures des sacs de selle d’Argo. Elle lava le corps de Xena avec la tendresse d'un amant et soigna ses blessures. Habillant Xena dans un vêtement propre, elle l’allongea sur son tapis de couchage.

Affectueusement, elle retira les mèches de cheveux du visage de Xena. Elle était si belle. Gabrielle la regarda dormir, se demandant ce qui les attendait.

Il n'y aurait aucun repos pour elle cette nuit.


                                                         **********
  

Xena se réveilla quelques heures plus tard, complètement désorientée. Elle leva les yeux pour voir Gabrielle l’observer, les yeux remplis d’inquiétude. Elle se redressa pour s’asseoir. "Gabrielle, que ..." Elle s’arrêta au milieu de sa phrase, les souvenirs refaisant surface. Submergée par la honte elle ferma les yeux et couvrit son visage de ses mains.

 

Gabrielle chuchota. "Tout va bien, tu es en sécurité maintenant."

La voix de Gabrielle la frôla comme une caresse. Xena semblait incapable de rencontrer les yeux de Gabrielle. Elle était envahie d'émotions contradictoires. Gabrielle se pencha et posa une main sur son épaule d'une manière rassurante. Xena frissonna au contact et lança un coup d'oeil dans les yeux verts hypnotiques. Comment n’avait elle pas pu remarquer l’incroyable beauté de la jeune femme avec qui elle voyageait ? Son corps était magnifiquement dessiné, ses cheveux dorés et radieux dans la lumière du feu, sa peau si douce, si parfaite et oh dieux ... ses lèvres. Xena recula brusquement. Elle sentit une pulsation dans son bas ventre. Son désir se réveillait à nouveau. L’expression de Xena se transforma en angoisse tandis qu’elle luttait avec ses désirs.

Gabrielle remarqua le changement de son amie. "Qu’est ce qui ne va pas ?"

"C’est dangereux Gabrielle... C’est dangereux pour toi." Xena chercha les mots pour expliquer la situation à son amie innocente. "Je suis sous un enchantement et tu es le centre de mon … je … je ne sais pas si je peux contrôler mon désir … pour toi."

Gabrielle déglutit difficilement. C'était une plaisanterie cruelle. Pendant des années elle avait désiré Xena et jamais elle n’avait vu le moindre petit indice qui lui aurait indiqué que la guerrière ressentait la même chose. Maintenant c'était indubitable. Elle pouvait lire clairement la passion dans ses yeux.

Une idée passa comme un éclair dans son esprit. Pendant un bref moment elle pensa à ne rien dire à Xena du remède qu’Artemis lui avait parlé. Au lieu de cela, elle pourrait lui dire ce qu’elle ressentait vraiment. Elles pourraient devenir amantes comme elle l’avait toujours rêvé et espéré. Ce fut une pensée brève. Elle savait qu’en vérité, les sentiments de Xena n'étaient pas réels. Et ça lui brisa le coeur.

Les mains de Xena se serrèrent dans des poings. Elle ne pouvait s’empêcher de regarder son amie. Son corps frissonna en pensant à ce qu’elle voulait que Gabrielle lui fasse. Elle pouvait lire la détresse dans les yeux de Gabrielle. Dieux, elle pourrait se perdre pour toujours dans ces yeux. "Gabrielle, tu dois me laisser. Dès l'aube tu t’en iras."

Les mots de Xena furent comme un coup de couteau. "Non, je peux t’aider ! Artemis m'a parlé d’une sorcière dans la vallée qui peut te guérir. Nous pouvons être là bas dans deux ou trois jours. S'il te plait, ne me dis pas de partir !"

"Gabrielle, je … je ne peux pas me faire confiance avec toi à mes cotés. Je ne pourrais jamais me le pardonner si je faisais quoi que ce soit qui te fasses du mal. Tu comprends ? Tu dois t’en aller! "

"Xena, je ne peux pas te laisser. Je ne veux pas!" Gabrielle parla avec toute la conviction qu’elle ressentait au plus profond de son coeur.

Elle songea à nouveau à avouer ses sentiments à Xena. Si elle le faisait, Xena voudrait elle toujours être guérie ? Pourrait-elle supporter cette culpabilité, sachant qu’elle avait convaincu Xena de vivre dans un mensonge ? Si Xena voulait vraiment trouver la sorcière, elles auraient quelques jours de passion. Mais après ? Une fois Xena guérie, la détesterait-elle ? La situation était désespérée. Gabrielle savait qu'elle ne pouvait pas laisser ses propres désirs l'empêcher de faire ce qui était juste pour Xena.

Elle respira profondément. "Je te promets que je ne vais pas laisser quoi que ce soit arriver. Je peux t’aider à te maintenir sous contrôle. Je sais que tu ne me feras jamais de mal. Si tu voulais vraiment me blesser tu ne penserais pas à vouloir me faire partir. Quelque part au plus profond de toi, tu sais que j’ai raison."

"Même si j’arrive à me contrôler, Ares peut revenir à tout moment. C’est trop dangereux pour toi."

"Non, Zeus a interdit à Ares de s'immiscer. On a donné à Artemis la permission de m'envoyer ici pour t’aider." 

La dernière chose que Xena voulait était être loin de Gabrielle. Elle la voulait proche, très proche. Le besoin de sa nouvelle amante était absolument irréfutable. Elle avait très envie de sentir son toucher à nouveau, cette sortie céleste. Son corps réclamait plus que ce qu'elle avait si brièvement goûté. Xena lutta contre les pensées charnelles inondant son esprit. Elle savait qu'elle devait faire partir Gabrielle, mais elle savait aussi qu'elle n'avait pas la volonté nécessaire pour le faire.

"Nous pouvons trouver quelque chose pour garder ton esprit clair et épuiser ton corps. C’est seulement pour deux jours." Gabrielle avait parlé avec optimisme. Xena semblait en douter. Elle pouvait sentir l'humidité déborder de ses lèvres, ainsi que sur l’intérieur de ses cuisses. Ca l’a fit frémir. Elle était prête, si prête. Elle s’éloigna de Gabrielle, un gémissement s'échappant du plus profond de son être. Elle s’appuya sur le mur de la caverne, posant son front contre la surface fraîche.

"Que puis je faire pour que ce soit plus facile pour toi ?" Demanda Gabrielle doucement.Xena passa ses doigts grossièrement dans ses cheveux. Elle couvrit ses oreilles pour essayer de se protéger de la sensualité inhérente de la voix de Gabrielle. "Ta voix, ton odeur, ton toucher, le simple fait de te regarder provoque un tel désir..." Sa voix trembla dans le besoin.

Xena prit son épée sous les yeux ahuris de Gabrielle. Elle commença à frapper l'échafaudage comme si elle voulait se venger. Le son de métal sur le bois se répercuta partout dans la caverne. Gabrielle observa, les larmes coulant en bas de ses joues pendant que Xena passa la marque de chandelle suivante à s’épuiser elle-même. Elle respirait lourdement, si c’était de l'effort physique ou de la soif avec laquelle elle se battait, Gabrielle n’aurait pas su dire. Enfin, Xena s’arrêta pendant quelques instants dans une sorte de contemplation.

Soudain, elle retira les attaches de l'échafaudage en bois et s’avança vers Gabrielle, la passion brûlant dans ses yeux. Elle lui jeta les sangles dans les genoux. "Mets-les!" Commanda t’elle. Le ton de sa voix ne laissait aucune place pour la discussion. Gabrielle baissa les yeux sur le cuir. Son abdomen flotta et une sensation chaude se répandit jusqu’à son bas ventre. Son souffle s’arrêta dans sa gorge. De doigts tremblants, elle referma la sangle autour de son poignet gauche et lutta pour trouver le courage de protester contre quelque chose qu'elle n’avait pas réalisé qu’elle désirait jusqu'à cet instant. À contre-coeur, elle leva son visage pour regarder Xena.

Xena la regarda fixement incrédule. "Pas sur toi... sur MOI!" Elle expira l’air de ses poumons dans une frustration extrême.
"Gabrielle, tu es censée me résister sinon cela ne va jamais marcher. J'ai besoin de ton aide ici."

"Oh dieux, Xena, Je suis désolée je..." Son visage était rouge vif dans l'embarras. Une chaleur se diffusa dans son corps menaçant de l'engloutir. Elle se mit rapidement debout et serra les sangles autour des poignets de Xena, en s’assurant dans un grand soin que ses doigts n'entrent pas en contact inutilement avec la peau de la guerrière. Si c'était pour son intérêt ou celui de Xena elle n’en était pas tout à fait sûre.

La proximité de Gabrielle affaiblit ce qui restait de sa résolution. Xena s’éloigna d'elle et testa la force des courroies. Elle n'était pas du tout convaincue que cela aiderait. Si elle voulait Gabrielle, elle savait que rien sauf la mort ne l'arrêterait. Et elle la voulait désespérément. Cependant, les contraintes lui servaient de rappel constant qu'elle devait se battre contre sa faim en croissance, pour l'amour de Gabrielle. Elle marcha à pas mesurés dans les deux sens comme une lionne en cage, sa proie juste à l'extérieur de sa portée, jamais audacieuse pour regarder son compagnon.

Gabrielle savait que toutes les deux avaient besoin de sommeil. Leurs nerfs étaient soumis à rude épreuve et elles avaient un long voyage en perspective. Elle fouilla dans les sacs de selle sur le plancher et sortit un sac de poudre blanche. Elle racla sa gorge et soutint le sac, attendant que Xena réagisse à son idée. Celle-ci se mit à sourire malgré elle. C'était une bonne idée et cela pouvait marcher.

"Verse le quart du sac dans une tasse d'eau. C’est une mixture assez forte. Je pense que cela m'assommera. Nous n’avons plus qu’à prier de ne pas nous faire attaquer les nuits qui vont suivre." Gabrielle lui donna la tasse et tourna la tête rapidement. A son avis ça valait le coup de prendre le risque.

Xena continua à arpenter la pièce après avoir bu le mélange. Il se passa presque la moitié d'une marque de chandelle avant qu'elle ne baisse un genou à terre et ensuite s’effondre complètement. Gabrielle soupira dans le soulagement et couvrit son amie d'une couverture. Elle retourna à son propre tapis de couchage de l'autre côté de la pièce. En entourant sa poitrine de ses bras, elle consentit qu’il fallait qu’elle dorme.


                                                                **********


"Réveille-toi, mon doux barde." Gabrielle ouvrit paresseusement les yeux, étonnée de voir Xena debout au dessus d’elle. Elle essaya de s’asseoir et comprit qu’elle avait les mains liées derrière elle. Xena souriait vilainement et tenait ses mains libres devant Gabrielle en agitant ses doigts en guise de preuve. "Tu ne les as pas serré assez."

Gabrielle lutta en vain contre les attaches en cuir qui maintenaient ses mains solidement. "J'ai fait un bien meilleur travail sur *toi *, pas vrai ?" Elle passa sa langue suggestive sur sa lèvre supérieure. "Ne prends pas cet air affligé. N’est-ce pas ce que tu voulais ?"

Xena s’agenouilla et s’étendit pour prendre quelque chose sur le sol. Gabrielle vit que c'était un petit bol et même dans sa panique elle savait ce qu'il contenait. "Maintenant", dit Xena sensuellement. "Je vais *te* peindre."

Le cœur de Gabrielle palpita follement mais elle réussit à se reprendre. "Xena, ne fait pas ça."

Les yeux de Xena brillaient dans la lueur du feu, débordant de désir. "Oh, mais nous pourrions avoir un si bon moment." Elle fit tourner le pinceau dans un mouvement exagéré pour le grand bénéfice de Gabrielle.

"Ne le fais pas." La voix de Gabrielle sonna faible, étouffée.

"Tu n’as pas l’air très convaincante," ronronna Xena. "Peut être que je n’ai même pas à utiliser cela sur toi hein ? Tu es prête à me supplier dès maintenant, pas vrai ? Je peux le voir dans tes yeux." Gabrielle détourna le regard, sachant que ses yeux révéleraient en effet la vérité.

Xena prit le visage de Gabrielle dans sa main, la forçant à regarder ses yeux. "Tu vas attendre très longtemps. Je ne te veux pas !" La guerrière rit cruellement. "Qu’est-ce qui t’as fait penser que je pourrais être intéressé par une fille innocente comme toi ? Tu crois vraiment que tu pourrais me donner du plaisir ?" Les larmes coulèrent le long des joues de Gabrielle. Elle savait que la guerrière avait raison. Penser que Xena pourrait la désirer était un fantasme très naïf.

Xena continua son assaut verbal. "J'ai eu confiance en toi et tu m’as laissé tomber. J'aurais été mieux avec Arès. Au moins lui il saurait me satisfaire." Xena se tourna et s‘éloigna. Gabrielle la regarda partir jusqu'à ce qu'elle se fonde dans l'obscurité. Elle essaya de crier mais elle était muette.

Les yeux de Gabrielle s’ouvrit en grand lorsqu’elle se réveilla de ce cauchemar. Elle essaya de se concentrer dans la pénombre de la caverne. Elle haletait fort. Elle scruta la pièce et vit que Xena était allongée là où elle l'avait laissé, gémissant dans son sommeil. Elle se leva et se dirigea vers elle. Avec précaution, elle souleva la couverture, s’assurant que les sangles étaient toujours bien attachées.

Elle empaqueta leurs affaires, laissant Xena dormir. En vérité, elle n’était pas sûre de pouvoir faire face à Xena. Elle fit une timide tentative pour manger, mais elle n'avait pas faim. Elle mis de côté de la viande séchée et des fruits pour Xena et sella Argo. Une fois que tout fut prêt, elle se tint près de Xena, la regardant dormir. La guerrière était la femme la plus exquise que Gabrielle n’avait jamais vu. Détendue dans le sommeil, elle était encore plus belle.

Xena avait sauvé sa vie trop de fois pour pouvoir les compter. Elles avaient même triomphé de la mort ensemble. Les bons moments qu'elles avaient partagé étaient les souvenirs les plus précieux de toute sa vie. Elle ne pouvait pas s'empêcher d'aimer cette femme qui avait été son compagnon de route depuis un peu plus de deux ans. Gabrielle était déterminée à ne pas la laisser tomber.

Elle mettrait de côté son désir comme elle l’avait toujours fait. Elle serait froide, distante, tout ce qu’il faudrait pour sortir Xena de là. Si elle craquait, elle savait que Xena ne lui pardonnerait jamais. Doucement elle poussa l’épaule de Xena avec sa botte. Xena, bien qui toujours droguée, se redressa rapidement. Elle essaya d’étirer ses bras et fut durement rappelé par les circonstances actuelles. Gabrielle se tenait derrière elle. Xena se tourna pour lui faire face et Gabrielle l‘interrompit. "Ne te retourne pas à moins que je ne t’appelle. Nous devons y aller. Je veux que tu marches devant moi, dirigeant Argo . Maintenant allons-y !"


                                                                **********


 Ce fut le jour le plus long de la vie de Gabrielle. Elle parla le moins possible. Ca l’avait pratiquement rendu folle d’écouter Xena murmurer pour elle-même la plupart de la journée, menant une lutte intérieure. Heureusement, elles n'avaient rencontré personne sur la route. C'était un endroit isolé. Xena s'arrêta au crépuscule, trouvant un secteur approprié pour leur camp. Elle s’occupa d’aller chercher du bois pour le feu. C'était une tâche laborieuse avec ses mains attachées et ça lui a pris beaucoup plus longtemps que d'habitude, mais au moins ça l’a tenait occupé.

Xena était assise dos au feu comme on lui avait demandé. Gabrielle l’observait à travers les flammes tandis qu'elles mangeaient. Elle remarqua les tremblements secouant le corps de Xena. Elle avait très envie de donner le soulagement aussi bien à elle-même qu’à la guerrière. Il serait si facile de céder et d’aller vers la femme qu'elle désirait si désespérément. Au lieu de cela, elle attrapa rapidement la pierre de jade autour de son cou et essaya de se concentrer sur son véritable objectif, comme Artemis lui avait suggéré. Cela lui donna un peu de réconfort.

Immédiatement après avoir mangé, Xena bu le breuvage pour dormir. "Gabrielle, j’ai besoin de dégourdir mes épaules. Pourrais-tu enlever les sangles juste pour quelques minutes ?"

Gabrielle y avait pensé plus tôt. Elle savait que Xena était dans un considérable inconfort à cause de ses mouvements limités de la journée. La potion ferait bientôt son effet. Elle ne pourrait surement pas passer une nuit blanche de plus. Et dans le sommeil, au moins, elle était un peu moins tentée. Elle pris la décision de la libérer.

Xena étendit les bras, grimaçant à leur rigidité. Ramassant son épée, elle commença à faire des manoeuvres bien pratiquées avec la grâce d'un danseur. Le spectacle fascina Gabrielle et il lui fallu quelques instants pour se rendre compte que Xena s’était arrêtée et la regardait fixement. Gabrielle détourna rapidement les yeux. "Retourne à ton tapis de couchage. Je dois remettre les liens."

Xena poussa un gémissement et garda les yeux fermés tandis qu’une série de spasmes passa sur elle. Il lui fallu toute sa volonté pour obéir et reprendre sa place à côté du feu. Gabrielle se pencha et fixa les sangles. Xena pouvait sentir le parfum qui caractérisait Gabrielle. Par réflexe, elle attrapa les mains de Gabrielle, les tirant vers elle. Le contact fut électrique. Le regard de Gabrielle rencontra celui de Xena sans le vouloir. La voix de Xena était basse, sensuelle. "S'il te plaît ... Embrasse moi." Les yeux de Xena étaient rayonnants, suppliants. Gabrielle vit Xena séparer ses lèvres et les humidifier légèrement avec sa langue. Gabrielle se sentit étourdie puis, instinctivement, pencha vers la bouche accueillante.

Le feu de camp crépita fort, sortant Gabrielle de sa transe. Elle se dégagea. Xena gémit et s’avança vers elle. Gabrielle recula, mettant une distance entre elles. Elle se dirigea vers Argo pour sortir du champ de vision de Xena et essaya de rassembler ses esprits.

Gabrielle enterra son visage dans le cou d’Argo, laissant ses larmes tomber. Elle était tellement perdue dans sa misère qu’elle n’entendit pas Xena arriver derrière elle. "Gabrielle je suis tellement désolée." Gabrielle pivota sur elle même, effrayée par la voix si proche derrière elle. Ce fut une erreur. Elle se retrouva à quelques centimètres de la poitrine de Xena. Elle se retourna rapidement pour faire face à Argo.

Xena leva ses mains toujours liées devant elle et poussa les cheveux d'or d’un côté. Le cœur de la guerrière martelait furieusement. Elle était incroyablement excitée par la proximité de Gabrielle. Elle pencha la tête en avant, inhalant le doux parfum de ses cheveux. Ses lèvres frôlèrent la douceur de son cou. Elle se mit à gémir, appuyant ses lèvres avec plus d’insistance contre la peau chaude de Gabrielle.

"Gabrielle, s'il te plaît..." La voix de Xena était déchirée par le désir. "Gabrielle ... j'ai besoin de toi. S'il te plaît, je te désires tant. Tu es la seule pour moi. La seule qui puisse me satisfaire... Toi seule." Le cœur de Gabrielle battait vite. Combien de fois elle avait rêvé d'entendre Xena dire ces mots.

"Non! Tu ne sais pas ce que tu dis ." Elle se tourna pour faire face à Xena et l'a poussa brutalement en arrière. "Tu ne me désires pas réellement ; c’est l’œuvre de l’enchantement. Nous devons continuer."

Xena s’avança à nouveau. La faim fit rage dans ses yeux. "Je ne vais nulle part. Je ne peux plus attendre," gronda Xena. Son besoin était monté à un niveau qui était plus qu'elle ne pouvait contrôler. "Pourquoi ne m'aides tu pas? Je croyais que tu étais mon amie." Xena plaida innocemment, mais un feu lascif brulait dans ses yeux. "Tu l‘as déjà fait l‘autre fois." Son attitude changea et sa voix devint une chaleur étouffante et persuasive. "Si tu m'aides, je te rendrai la pareille. Je peux te faire ressentir des choses que tu n’as jamais imaginé." L’esprit de Gabrielle chancela. Elle se détourna. La voix de Xena était brulante, hypnotique. Si elle l’écoutait plus longtemps, elle céderait sûrement .

"Je suis une amante extrêmement attentionnée," promis Xena. Pour prouver ses dires, elle attrapa doucement le lobe d'oreille de Gabrielle entre ses dents et le frôla érotiquement avec sa langue. Gabrielle trembla au contact et se tourna pour lui faire face. Le souffle chaud de Xena la rendit vertigineuse. "Dois-je te dire ce que je voudrais faire d’autre avec ma langue ? Une fois que tu auras gouté à ce que je peux faire, personne d'autre..." La gifle fut si inattendue, si puissante que Xena n'eut pas le temps de la bloquer. Son esprit revint brutalement sur terre par la force de celle-ci. Elles se regardèrent dans une totale stupéfaction. L’éclat dans les yeux de Xena avait changé et semblait montrer une certaine compréhension. La main de Gabrielle piquait. "Monte sur Argo, je vais te donner plus de somnifère. Je guiderai pour le reste du chemin."

Xena obéit, avala le liquide qu’on lui donna et monta sur Argo. Des larmes coulèrent de ses yeux. "Je suis désolé je..."

"Tais-toi !" Coupa Gabrielle. Elle était presque à bout. Elle devait réfléchir. Gabrielle fit avancer Argo, gardant un œil attentif sur la guerrière. Quand Xena sembla s'affaiblir, s’effondrant légèrement dans la selle, Gabrielle monta devant elle et ordonna à Xena de passer ses mains liées au dessus de sa tête. Elle espérait être assez forte pour tenir Xena sur le cheval une fois qu'elle aurait perdu connaissance.


                                                                 **********


Rapidement, Xena s’effondra lourdement contre son dos. Gabrielle obligea Argo à rester à une allure régulière. Elle ne s'était jamais sentie aussi fatiguée. La barde n'avait pas bien dormi depuis deux nuits. Elle se devait d’être vigilante non seulement pour surveiller Xena, mais aussi pour leur sécurité au dehors. La tension supplémentaire des avances de Xena rendait sa situation quasi insupportable.

Et puis il y avait la culpabilité à combattre. Gabrielle avait mal traité son amie. Elle l'avait utilisée, elle avait profité d'elle alors qu’elle était totalement vulnérable. Et maintenant pour ne rien arranger, Xena avait sur son visage l'empreinte de sa main. Elle était sûre qu’il deviendrait couvert de bleus. Xena ne méritait rien de tout ça. Tout était de la faute d’Ares. C’était un monstre. Elle trembla à la pensée de ce qui se serait passait si les choses avaient été comme il le voulait.

Ses jambes lui faisaient mal. Chaque fois que Xena bougeait dans son sommeil, Gabrielle devait resserrer sa prise pour les empêcher de glisser en trouvant un équilibre entre leur deux poids. Mais elle se réjouissait de la douleur et de la distraction qu'elle apportait. Elle força sur Argo sans pitié. La jument obéissante continua à avancer. La seule consolation que Gabrielle pouvait donner à Argo était de lui promettre un long repos lorsque ça serait fini. Elles voyagèrent durant la nuit et le jour d‘après.

La lumière du jour commençait à s'estomper lorsque, juste devant elle, elle vit la vallée. Elle chercha le côté le plus arpenté et pressa Argo vers celui ci. Xena se mit à gémir dans son sommeil, appelant le nom de Gabrielle. Un frisson rampa le long de sa colonne vertébrale. De loin, Gabrielle put discerner l’entrée d'une grotte. Il faisait déjà sombre au moment où elle arrêta Argo devant celle ci. Avec beaucoup d'effort, elle passa les bras de Xena au dessus de sa tête et se laissa glisser, essayant d’amener Xena à terre sans la blesser.

Malgré le choc dur, Xena ne se réveilla pas. Elle était inconsciente. Gabrielle pria intérieurement de ne pas lui avoir donné une quantité trop importante de somnifère. Elle s'approcha de l'entrée de la grotte et examina attentivement l‘intérieur.Elle pouvait simplement distinguer la douce lueur des torches allumées plus en profondeur. Elle entra prudemment. "Il y a quelqu’un ?" Demanda t‘elle. Il n'y eut aucune réponse. Elle s’engouffra un peu plus loin dans la grotte et tenta à nouveau. "Bonjour", Sa voix avait quelque chose de frénétique.

Une grande silhouette sortit de l’ombre. "Que fais tu ici ?" Gabrielle se tourna dans la direction de la voix. Elle plissa les yeux dans la pénombre pour discerner un visage.

"Mon amie est blessée. Pouvez-vous m'aider ?" La grande femme rousse apparut dans la lumière. Gabrielle fut soulagée par son apparence non menaçante. "Artémis m’envoie. Elle m’a dit que vous seriez capable d'aider mon amie."

"Tu as l’air fatiguée. Entre. Je vais te faire quelque chose à manger."

"Non, merci... Mon amie est dehors, elle a besoin d'aide. S'il vous plaît!" Gabrielle ne retint pas la détresse dans sa voix. La femme hocha la tête et elles sortirent de la caverne. Gabrielle s’agenouilla à côté de son amie. "J'ai dû la droguer pour la garder endormie. Elle n’a pas émergé depuis presque une journée. J’ai peur de lui avoir peut être causé du tort."

La mince femme s’agenouilla et évalua rapidement l’état de Xena. "Ne t'inquiète pas, ma chère, elle a une forte constitution. Elle surmontera la drogue sans conséquences néfastes. Mais je ne pense pas qu’elle se réveillera avant plusieurs heures. Viens, aide moi à l’amener à l’intérieur et nous pourrons parler."

Les deux femmes installèrent confortablement Xena sur un lit de fortune. Gabrielle se tenait à côté d'un air fatigué. "Je dois m'occuper d'Argo ..." Dit elle en se levant.

La femme posa une main douce sur son épaule. "Tu restes avec ton amie et je m’occupe de la jument."

"Merci," Dit Gabrielle. Le poids de la main de la femme sur son épaule devint trop lourd et elle se rassit.

La sorcière revint pour trouver Gabrielle endormie, assise à côté de Xena, la tête appuyée près de l'épaule de la guerrière. La femme drapa une couverture sur les épaules de la jeune femme et veilla sur les deux femmes, curieuse de leur histoire.

Plusieurs heures plus tard, Gabrielle se réveilla, soulagée de voir que Xena dormait toujours confortablement. "Tu as l’air d’avoir besoin d’un petit déjeuner." Gabrielle se tourna pour faire face à la femme assise à la table au milieu de la pièce.

"Vous avez été si gentille, merci." La femme lui vit signe de venir s’asseoir à une chaise. Gabrielle écarta les cheveux de son visage. "Je dois avoir une de ces allures."

"On dirait que toi et ton amie aient vécu une sacré épreuve. Mon nom est Ariel." Elle offrit sa main généreusement. Gabrielle l'a secoua légèrement.

"Je suis Gabrielle et mon amie, Xena."

"… Xena, j'ai déjà entendu ce nom." Gabrielle leva les yeux sur la défensive, attendant sa réaction. L'expression de la sorcière était neutre. "S’il te plait sers toi à manger et dis moi ton problème."

Elle raconta brièvement l'histoire. Le récit fut difficile pour elle, revivant les souvenirs douloureux. Gabrielle était au bord des larmes. "Pouvez-vous l'aider ?"

"Peut-être, les conditions sont bonnes. Elle a l’air d'être très forte et cela aidera."

Les paroles d‘Ariel la remplirent de soulagement. "La guerrière est chanceuse d'avoir une compagne si attentionnée."

Gabrielle sembla visiblement plus calme. "C’est moi la chanceuse. Je ... je ne sais pas ce que je ferais sans elle."

"Ca a dû être très difficile pour toi de retenir des sentiments pour elle, vu les circonstances."

L'expression de la femme confirma sa compréhension de la situation de Gabrielle. "Je peux sentir ta douleur."

"Je l’aime tellement. Je ne sais pas si je peux le lui cacher à présent." L’aveu à voix haute de ses sentiments provoqua un point de rupture chez Gabrielle. Elle se mit à pleurer. Ariel pris la femme fragile dans ses bras, la balançant doucement jusqu'à ce qu'elle se soit détendue.

Un gémissement de Xena attira leur attention. "Je pense que ta guerrière se réveille, Gabrielle, je voudrais que tu attendes à l'extérieur. Je m'occuperai de Xena. Elle sortira quand nous aurons fini."

Gabrielle regarda Ariel, les yeux suppliants. "Je…Je ne peux pas la laisser. Je dois être là pour elle." Elle tint fermement tête.

La sorcière posa une main rassurante sur l'épaule de Gabrielle. "Ca ira. Tu dois me faire confiance. J'ai besoin que tu me laisses travailler si tu veux que ton amie aille mieux." Ariel savait que ce qui allait venir pourrait être très désagréable et elle voulait éviter à la jeune femme une nouvelle souffrance. Gabrielle partit à contre coeur. Hésitante à la porte, elle regarda une dernière fois derrière elle.


                                                                  **********

"Bonjour."

Xena sauta sur ses pieds. Elle regarda nerveusement autour d‘elle dans la chambre. "Où est Gabrielle ?"Exigea t'elle.

"Gabrielle va très bien."

Xena ne cessait de s‘agiter, cherchant la délivrance. Son corps tremblait. "Où est elle ?" Demanda-t-elle plus intensément, une note de désespoir dans la voix.
 
"Elle attend dehors," répondit Ariel doucement.

Xena frotta ses bras avec ses mains comme si elle était parcourut d’un frisson. Gabrielle pourrait la soulager. Gabrielle pourrait la libérer de son supplice. Elle se dirigea vers la sortie.

Ariel s’interposa entre elle et la porte. Les yeux de Xena devinrent menaçants. "Je dois aller la voir !" Xena se mit à l’avertir, "Sors de mon chemin!" Elle leva le bras pour frapper la femme frêle. Mais quelque chose dans les yeux de la sorcière l'arrêta. "J'ai besoin d'elle." Bégaya t’elle . "S'il te plaît, je ne veux pas te faire du mal."

Ariel tenait une fiole de liquide ambré. "J'ai quelque chose qui t’aidera."

"Sors de mon chemin," dit Xena, menaçant à nouveau de passer de force.

"Et que la forcerais tu à faire quand tu l’auras retrouver ? Si tu te soucies de ton amie, tu vas boire ça. Elle a assez enduré."

Xena s’arrêta et se tourna pour faire face à cette femme. Une bataille faisait rage en elle. Elle tremblait de besoin.

La femme parla d'une voix apaisante. "Bois-le et tu auras le soulagement que tu attends."

Xena attrapa la fiole et bu le contenu d'un seul trait. Sa tête vacilla. Elle fut prise de vertige. Son corps frissonna. Elle tomba à genoux. Sa gorge était obstruée par une sorte d’objet tubulaire épais, inflexible, logé dans sa trachée. Elle ne pouvait plus respirer. Impuissante, elle saisit son cou. Elle commença à se pâmer du manque d'oxygène, ses forces la quittant. Xena fut complètement sans défense. Elle sentit la mort imminente. La guerrière pensa à son beau barde et ferma les yeux. Ce serait sa dernière image. Elle trouva du réconfort dans le fait que Gabrielle allait enfin être libérée d‘elle.

Ariel attendit que la guerrière s'affaiblisse jusqu’au proche point d'inconscience. Elle passa derrière la guerrière, enveloppant ses bras raides autour de la taille de Xena. Dans une pression puissante, elle envoya l'air de l'estomac de Xena dans sa trachée bloquée. Un nuage de poussière rouge se mit à remplir l'air, tourbillonnant sinistrement jusqu'à ce qu'il se soit graduellement dissipé. Xena pris dans de grandes gorgées d'air jusqu'à ce que sa respiration se stabilise.

"Comment te sent tu ?" demanda Ariel.

Xena s’évalua rapidement. "Mieux, je pense."

"Ici, assieds toi et reposes toi un instant." Elle se laissa tomber dans la chaise. Une fatigue incroyable l'a submergea et elle assoupie.

Quand elle ouvrit les yeux, Ariel était assise à côté d'elle. "Gabrielle!" Cria Xena dans la détresse.

"Gabrielle va bien. Elle attend dehors. Tu t’es endormies que quelques minutes. Ca fait partie de la guérison. Ca va aller maintenant."

"L'enchantement est brisé ?" Demanda Xena, incrédule.

"Oui, ta volonté est la tienne, quelle qu’elle soit."

"Je ne sais pas comment vous remercier." Xena se sentait si soulagée.

"Tu as une très bonne amie dans cette jeune femme, j'espère que tu la traiteras bien. Elle l’a plus que mérité." Ariel souri rêveusement à la guerrière.

Xena hocha la tête dans la reconnaissance. Elle était remplie d’effroi à l’idée de faire face à son amie. La honte qu'elle ressentait était totale. Xena savait qu'elle devait se lever, mais elle était paralysée par la peur. Elle ne pouvait pas imaginer Gabrielle voulant rester avec elle après son comportement déplorable. La barde avait entrevu une partie de Xena qu’elle avait espéré ne jamais révéler à sa jeune amie.

Ariel observa la lutte de la guerrière. "Tu ne devrais pas faire attendre ton amie. Elle était très inquiète."

Xena fut debout sur des pieds très chancelants et s’avança pour trouver Gabrielle.


                                                                  **********

Gabrielle faisait les cents pas à l'extérieur de la caverne lorsque Xena sortit. Elle jeta un regard inquiet à la guerrière. "Tout va bien ?"

Xena regarda Gabrielle, une expression étrange sur son visage. Elle lutta pour trouver les mots. "Je vais bien. Merci pour..."

Gabrielle voulait faire en sorte que ça soit le moins difficile possible pour son amie. Elle posa sa main sur l'épaule de Xena, lui donnant une pression encourageante. "Je suis heureuse que tu ailles bien."

Xena se déroba à son contact, comme s'il l'avait brûlé. Gabrielle recula, blessée par sa réaction. "Je ... je ... dois y retourner," bégaya Xena et elle fit volte face, retournant rapidement dans la caverne.

A cet instant, Gabrielle sut que les choses ne seraient plus jamais les mêmes entre elles. Quelque chose de fragile avait été brisé et ne pouvait être réparé. Xena ne pourrait pas lui pardonner ses actes. Elle savait ce qui lui restait à faire.

Après plusieurs minutes, Gabrielle entra solennellement à l'intérieur. Elle trouva la guerrière seule, effondrée dans une chaise à côté de la paillasse. Xena se redressa quand elle vit Gabrielle.

"Je voulais parler à Ariel," fit calmement Gabrielle.

"Elle est partie," répondit Xena doucement. Elle ne pouvait pas regarder Gabrielle. "Je suppose que nous devrions y aller aussi." Aucune émotion dans sa voix. Elle se leva.

Gabrielle se sentit mal à l'aise, puisant profondément en elle pour trouver le courage dont elle avait besoin. "Xena, je ne peux pas partir avec toi. Je .. je ne peux plus voyager avec toi désormais."

La poitrine de Xena se serra. Elle ne pouvait regarder son amie. Cela avait longtemps été le cauchemar de Xena que Gabrielle voit son vrai visage et qu’elle veuille la quitter. Maintenant c'était une réalité. "Je ne t'en veux pas." Elle se battait pour garder ses émotions et retenir ses larmes. "Je ... je sais comment cela a été difficile. Je suis si désolé pour ... la souffrance que je t’ai causé. Vraiment Gabrielle, je comprends." Elle avala sa salive, ravalant sa douleur.

"Non, je ne pense pas que tu comprennes." Gabrielle essaya d’aligner les mots ensemble. "Ce n’est pas ce que tu crois." Gabrielle n'avait plus rien à perdre maintenant, cependant les mots restaient toujours bloqués dans sa gorge. "Je suis amoureuse de toi. Je le suis depuis un moment. Je ... je te veux, je te désire." Ses mains tremblaient. "Mais il n'y a aucun remède magique pour m'aider."

Xena l'a regarda, étonnée. "Pourquoi tu ne me l’a pas dit ? Je..."

"Je savais que tu ne ressentais pas la même chose. J'avais peur que ça gâche notre amitié, que je te perde complètement. Et puis après... Ares ; j'ai eu l’impression d’avoir profité de toi, de t’avoir utilisé. Je ... je me suis senti si coupable. Dieux, ce que tu dois penser à moi."

Xena fit un pas vers Gabrielle. Les larmes remplissaient les yeux de la barde. Gabrielle recula. "Je ... je dois partir. Je ne peux pas supporter d’être près de toi en me sentant de cette façon. Pas après tout ça ... Je n'arrive plus à dormir. Tu ... Tu hantes mes rêves. Je ... J’ai un tel besoin de toi." Elle pouvait voir la douleur dans le visage de Xena. "Je ne supporterai pas ta pitié. S'il te plait va t’en ." Elle se détourna, retenant ses larmes.

Xena eut du mal à trouver les mots qui expliqueraient sa bataille intérieure. La déclaration sortit dans un chuchotement étranglé. "Gabrielle, il n’y a aucun remède pour moi non plus."

Gabrielle se tourna vers elle, n’en croyant pas ses oreilles. "Je ... je ne comprends pas."

"Quand je suis sorti de la caverne et que j’ai entendu ta voix j'ai ressentis..." Elle fit une pause, cherchant le courage pour parler avec son cœur. "un tel amour, un tel désir pour toi." Elle rougit et détourna les yeux. "Je suis retourné voir la sorcière parce que je croyais que son remède n’avait pas fonctionné."

Elle chercha en elle la force de continuer. "Même si j’étais moins désespérée et plus dans le contrôle, mes compassions pour toi n'avaient pas changé. Quand j’y suis retourné pour lui dire que ça n‘avait pas fonctionné, elle a insisté que c’était le cas … que ce que je ressentais à présent était bien réel. Que l'enchantement avait détruit mes défenses. Ce qui m'a permis de faire face à ce qui avait toujours été dans mon cœur, les sentiments que j'avais enterré à cause de la peur. Gabrielle, dès qu'elle me l'a dit, j’ai su que c'était vrai." 

Pendant quelques instants, un silence gêné flotta entre elles. Xena continua. "Je sais que je n'ai aucun droit de demander plus de toi, mais... je t’aime. J’ai besoin de toi. S'il te plait ne me quitte pas. Ces sentiments sont nouveaux pour moi mais je te promets que je ferais de mon mieux.

"Oh, Xena." Le cœur de Gabrielle se remplit d’un bonheur qu’elle ne put contenir. Des larmes de joie coulèrent le long de ses joues. Xena s’avança et les effaça doucement. Elle laissa ses doigts glisser sur les cheveux d'or. Elle avait tellement eut envie de sentir la sensation soyeuse de cette caresse sur ses doigts. C’était aussi doux qu'elle l’avait imaginé. La guerrière inhala le parfum frais et se sentit intoxiquée. Elle soupira de plaisir. Le son ressembla à la mélodie la plus douce à l'oreille du barde. Sa tête s’inclina tandis qu’elle succombait au contact de Xena.

Gabrielle irradiait d’une telle innocence. Sa volonté évidente de ne pas lutter et de s‘abandonner à elle, enflamma la passion de Xena au-delà de ses rêves les plus fous. Pourtant … il s’agirait d’une séduction douce. Il y aurait assez de temps plus tard pour lui montrer ses choses. Des choses qui conduiraient son barde au-delà de sa connaissance de l’extase. Elle frissonna à l'idée d'utiliser sa vaste expérience pour donner du plaisir à la femme qu'elle aimait si profondément. Chaque chose en son temps. La main de Xena se posa doucement sur la nuque de la barde.

Le contact déclencha une vague d’excitation chez Gabrielle. Elle retint sa respiration lorsque le visage de Xena se pencha lentement. *Ca arrive vraiment * Son cœur fit un bond au premier contact des lèvres de Xena sur les siennes. Sa bouche s’ouvrit en réponse, laissant un gémissement contre les lèvres de Xena. Quand leurs langues se touchèrent, Gabrielle sentit une chaleur brûlante remplir son cœur. Xena posa son autre main sur ses reins, la rapprochant d'elle, assez près pour qu’elle sente son besoin, pour ne laisser aucun doute sur ses intentions. Gabrielle trembla de désir. "Xena, je te veux..." Sa voix s’arrêta en sentant les bras forts Xena l'entourant.

Xena souleva Gabrielle dans ses bras et la déposa doucement sur la couchette. Elle se positionna entre les jambes de Gabrielle. Ses longs doigts défirent les lacets du haut vert. Un soupir s’échappa des lèvres de Xena en contemplant la beauté de la jeune femme au-dessous d'elle. Ses doigts tracèrent le vallonnement de ses seins. Les tétons de Gabrielle se mirent à durcirent, anticipant le contact de Xena.

Elle gémit lorsque les doigts évitèrent les mamelons douloureux, continuant leur route vers son ventre. Sa ceinture, sa jupe et ses sous-vêtements furent rapidement enlevés. Xena, de ses mains, suivit la courbe des hanches de Gabrielle, ses pouces frôlant la toison d'or entre ses jambes. Une pression douce de ses pouces séparèrent les lèvres, révélant une humidité scintillante. Xena ferma les yeux. En respirant profondément, elle captura l’odeur de son amante. Elle fit passer sa tunique au dessus de sa tête et se concentra sur son amante. Elle appuya toute la longueur de son corps contre Gabrielle, en prenant garde de soutenir la majeur partie de son poids avec ses bras. Gabrielle trembla au contact et gémit lorsque Xena captura à nouveau sa bouche.

Gabrielle haleta lorsqu’elle entreprit une seconde descente. La bouche de Xena taquina sans pitié un mamelon avant de fermer sa bouche voracement dessus. Gabrielle n'avait jamais rien éprouvé de tel. L'intensité la rendit vertigineuse. Tandis que la bouche de Xena se régalait sur les seins de Gabrielle, sa main trouva la chaleur de son sexe. La barde écarta avec impatience ses jambes. Xena fut ravie de la douceur glissante qu’elle trouva là. Gabrielle gémit en sentant les doigts forts de Xena glisser sur son humidité.

Xena fit soigneusement attention d’ éviter de stimuler le morceau de chair sensible. A la place, elle fit glisser des doigts doux à l'intérieur de son amante. Elle s’arrêta lorsque ses doigts rencontrèrent une résistance. Elle leva la tête et chercha une réponse dans les yeux de Gabrielle. L’expression de Xena était confuse, pleine d‘interrogation.

"S'il te plaît ... je veux que ce soit toi... Ca toujours été toi."

"Oh, Gabrielle," Xena ne pu retenir une larme qui coula sur sa joue. Elle embrassa tendrement son amante, caressant son visage. Sa passion montante fut évidente dans son baiser. Les doigts de Xena glissèrent à l’intérieur dans un va et viens. Les muscles de Gabrielle se serraient désespérément à eux quand ils se retiraient et les étreignaient quand ils ré-entraient. Elle soutint le mouvement fluide, provoquant un frottement délicieux. Sur la poussée du retour, son pouce caressait son bourgeon gonflé. Le rythme de Xena était implacable. La barde était presque délirante de plaisir.

Elle gémissait maintenant, sans retenue, son excitation atteignant son apogée. Elle tint Xena fermement et cria lorsqu'elle perdit pied, éclatant dans des vagues de plaisir. À son apogée, Xena entra plus en elle, sentant la membrane fine céder à la pression, dans un mélange d'extase et de douleur. Elle murmura le nom de Xena en fondant dans ses bras aimants.

Gabrielle savait qu'elle serait changée pour toujours. À cet instant, une partie d'elle s'était mêlée avec une partie de Xena, les reliant. Xena tint sa barde fermement, chuchotant des mots d'amour jusqu'à ce qu'elle dérive dans le sommeil. Elles dormirent longtemps et fermement, un enchevêtrement de membres entrelacés ensemble … Tout comme leurs cœurs étaient.


                                                                 *********


Gabrielle fut la première à se réveiller, sa tête reposant sur la douceur d’un sein de Xena. Le bonheur qu'elle ressentait était indescriptible. C'était si juste, si parfait. Elle supporterait Le Tartare pour être avec Xena. Elle savait avec certitude que ce qu’elle avait éprouvé dépassait tout ce qu’elle avait précédemment connue. Xena était sa destinée.

Elle s'émerveilla du son de leur deux cœurs battant comme un seul. Elle était couchée sur son côté droit. Sa jambe gauche était pliée et drapée à travers le ventre tendu de son amante. Les doigts de sa main gauche étaient fermement entrelacés avec ceux de la main droite de Xena. Elle était sûrement morte et partie aux Champs Elysées.

Elle se demanda si Xena voudrait faire l'amour quand elle se réveillerait. Elle espérait désespérément que oui. Xena aurait-elle faim de son contact comme elle l’avait sous l'enchantement ? Gabrielle pria n'importe quels dieux qui pourraient l’entendre qu'elle réussisse à apporter du plaisir à Xena. Elle espérait que ce qu’elle avait lu serait suffisant, qu'elle arriverait à faire ressentir à Xena une fraction des sensations incroyables qu’elle avait ressentie de la main de la guerrière. Elle avait très envie de connaître les désirs les plus profonds de Xena. Elle ferait quoi que ce soit, tout ce qui lui plairait.

Elle sentit Xena s’agiter et leva la tête pour examiner les yeux de son amante. Elle resta tendue, craintive de la première réaction de Xena. Xena lui sourit, l'amour qu’elle portait au barde ne pouvant pas être mal interprété. Le cœur de Gabrielle bondit et la tension disparu. Xena se tourna sur son côté gauche pour lui faire face.

"Bonjour, mon amour. Tu t’es réveillés tôt." Xena se pencha, dégusta les lèvres douces du barde, puis se recula pour permettre à ses yeux d’apprécier son amante nue.

"Je ne veux rien manquer," répondit Gabrielle.

"Hmmm, tu pensais pouvoir dormir après mes caresses ?" Les yeux de Xena se remplirent d’un mal espiègle. Elle fit courir lentement un doigt le long du cou de Gabrielle, lui envoyant des frissons.

Son contact était érotique. Il réchauffa sa peau au contact. "Eh bien non, je ... ahhh, avec toi près de moi, je ne sais pas si je serai capable un jour de dormir à nouveau."

"Oh, je pense que je peux te faire dormir sans beaucoup d'effort, l’as-tu oublié ?" Xena leva un sourcil pour accentuer ses dires.

Gabrielle essaya de retrouver sa voix. "Non, je ne pourrais jamais l'oublier." Fit elle dans un chuchotement.

"Moi non plus, mon..."

Gabrielle leva sa main pour repousser des cheveux éparpillés et brossa accidentellement le mamelon de Xena, arrêtant la guerrière au milieu de sa phrase. Elle nota le changement de respiration de Xena avec grand intérêt. A cet instant elle compris son propre pouvoir. "Je crois me rappeler d’avoir réussi à te faire dormir une fois aussi." Sa nouvelle confiance trouvée s‘affirma.

Le souvenir de la soif dévergondée du barde la fit rougir. Xena vit le changement dans les yeux de son amante. Elle sourit, arquant un sourcil. "Mmmm, oui, je me souviens." Sa voix avait pris un ton profond, sensuel.

Gabrielle poussa doucement Xena sur son dos. Elle évita sa jambe gauche et se pencha pour un baiser. Sa langue était curieuse, investigatrice. Le baiser devint une union de leurs corps. Il était sans arrêt, les rendant toutes les deux vertigineuses. Xena gémit quand finalement le barde se recula. Gabrielle laissa ses mains descendre sur le corps doré de la guerrière. Sa peau était si douce, si ferme. Des yeux, Gabrielle admira les seins fermes et les petits mamelons de son amante. Ses pouces les brossèrent légèrement. Gabrielle frissonna lorsqu’ils se mirent à durcir à son contact. Elle regarda Xena respirer profondément, fermant ses yeux. Elle traça de petits cercles autour des mamelons érigés, les pinçant de temps en temps et les tirant doucement. Xena haleta, se arquant dans la main du barde.

"Tu as de si beaux seins. J'aime leur douceur, la façon dont ils répondent à mon contact." Elle roula les mamelons entre ses pouces et ses index, les serrant en même temps. Les yeux de Xena se fermèrent. Sa tête retomba sur le côté et elle gémit de plaisir.

Elle pinça les mamelons de Xena légèrement, puis arrêta soudain tout mouvement. Elle attendit que Xena ouvre les Yeux pour voir son regard. Lorsqu'elle le fit, Gabrielle vit ce qu’elle avait espéré. Le désir brûlait comme une flamme dans ses yeux bleus. La voix de Gabrielle se fit basse, séduisante. "Je vais te faire l’amour ... lentement. Je veux t’ entendre me supplier." Ses doigts commencèrent à s’occuper de ses seins à nouveau. Xena respirait lourdement maintenant, essayant de contrôler son excitation naissante. "Oui, s'il te plaît, ouiii..."

Gabrielle descendit, prenant un mamelon douloureux dans sa bouche. Elle savoura la sensation. Xena gémit fort, ses mains saisissant la tête de Gabrielle dans l’intention de contrôler ses actions. Gabrielle arrêta soudainement ses attentions. Elle prit les deux poignets de Xena et les épingla au-dessus de sa tête. Gabrielle fit une pause et essaya de jauger la réaction de son amante. "Ne déplace pas tes mains. C’est mon tour maintenant, je ne veux pas devoir m’arrêter à nouveau." Le désir pur qu'elle vit dans le bleu des yeux de Xena fit flotter son estomac d'une façon sauvage. Les doigts de Xena saisirent fermement au dessus de sa tête, fouillant dans les couvertures. Elle était submergée de désir et cherchait désespérément quelque chose à quoi s‘accrocher.

Gabrielle récompensa son amante en se penchant pour lui donner un baiser. Les lèvres de Xena cédèrent immédiatement. La langue de Gabrielle entra dans sa bouche pour un moment, mais, volontairement ne donna pas le baiser dur et profond que Xena attendait. Quand Gabrielle stoppa le baiser, Xena gémit. La bouche de Gabrielle était sur son cou à présent, embrassant doucement, le suçant, le mordant. A nouveau, elle pris un mamelon dans sa bouche, le pinçant légèrement. La respiration de Xena devint difficile, ses gémissements devenant de plus en plus fort.

Les mains de Gabrielle reprirent une nouvelle fois, torturant les deux mamelons tandis que sa bouche commença un voyage lent le long de l’abdomen tremblant de Xena. Gabrielle repensa aux ferventes supplications de Xena au feu de camp. "Je crois que tu es sur le point de découvrir ce que MA langue peut faire," dit-elle malicieusement en écartant les jambes de Xena et se plaçant entre eux. Elle pencha la tête au dessus du triangle sombre de son amante et souffla doucement sur ses lèvres moites.

"Dieux Gabrielle, s'il te plait." Les hanches de Xena se tordirent, l'attente était une torture.

"Shhhhh, pas encore," calma Gabrielle. Avec un simple effleurement du bouts de ses doigts, elle caressa entre les jambes de Xena. La guerrière souleva ses hanches, essayant désespérément d'augmenter la pression contre son embryon gonflé.

"S'il te plaît...." gémit bruyamment Xena.

Gabrielle en appréciait chaque seconde. "Tu es si belle." Elle pu voir à quel point Xena était si lisse, si humide et oh, si parfumé. "Je sais que tu es prête." La sensualité dans la voix de la barde fit Xena écarter ses jambes encore plus. Gabrielle lécha à l'intérieur de la cuisse de son amante. Elle entendit un son étouffé venant d’en haut et sourit. "Je suis impatiente de te goûter, de te sentir atteindre l'apogée." Xena respira dans un sifflement bas, les mots du barde l'excitant au-delà de tout ce qu’elle avait connu.

Xena gémit lorsqu’elle sentit la langue chaude de son amante tracer ses lèvres, goutant la douceur de ses plis intérieurs. Doucement, elle caressa toute sa longueur, taquinant brièvement seulement le morceau gonflé qui palpitait de l'attention. Elle continua ses caresses aimantes jusqu'à ce que les gémissements de Xena changèrent en cris. Sans changer son rythme, elle fit glisser deux doigts profondément dans Xena. Elle pompa lentement, courbant délibérément ses doigts contre l’endroit sensible situé profondément à l'intérieur.

Xena se débattait sauvagement maintenant et Gabrielle utilisa sa main gauche pour la tenir serrée de manière à ne pas perdre le contact. Xena se mit à trembler quand Gabrielle concentra son attention entièrement sur l'embryon durci. Elle cria lorsqu’elle éclata dans l'orgasme. Son corps se arqua comme s’il était traversé par une décharge électrique. Elle se raidit et se détendit, puis son corps frissonna tandis qu’une série de spasmes passaient sur elle.

La langue de Gabrielle s’immobilisa mais resta appuya fermement contre elle. Ses doigts continuèrent de caresser les parois serrées dans un doux mouvement taquin. Xena sentit clairement l'intention des doigts de son amante. Gabrielle en voulait plus. Pour cela, Xena savait qu'elle devrait se soumettre complètement à cette femme. Elle serait entièrement vulnérable. Elle donnerait à Gabrielle ce qu'elle n'avait jamais donnée à un autre : le contrôle total. Les sentiments, l'amour qu'elle avait pour le barde étaient sans précédent. Elle libéra son esprit, la sortant de sa constante vigilance. Lâchant prise, elle se laissa aller à la confiance qu’elle avait pour cette jeune femme miraculeuse. Une sérénité tomba sur elle lorsqu’elle céda complètement à l'amour que lui offrait Gabrielle, se permettant elle-même de vraiment se rendre.

Gabrielle remarqua un changement subtil de sa partenaire - un adoucissement, un changement presque imperceptible. À ce moment, Gabrielle sut que la guerrière était sienne. Elle sentit Xena s’ouvrir comme une fleur. La langue de Gabrielle bougea doucement pour boire son nectar. Elle se déplaça lentement le long des pétales délicates de son amante. Elle sentit les hanches de Xena se balancer très légèrement au rythme de ses caresses douces.

Sa langue entreprit une danse érotique autour du sexe désireux de Xena, la douce caresse devenant graduellement plus insistante. Gabrielle pouvait sentir la montée d’excitation de Xena, une énergie immense refusant d'être contenue. Avec une poussée puissante, Gabrielle lui donna sa sortie. Xena cria, ne retenant rien alors qu’un deuxième orgasme la traversa, éclatant comme un éclat infini de couleurs derrière ses yeux. Son corps fut secoué par des tremblements incontrôlables.

Le barde ralenti, mais n' arrêta pas ses attentions. Gabrielle s’émerveilla de l'endurance de sa puissante amante. *Combien de fois encore pourrait-elle encore atteindre l'apogée ? * Elle savait juste qu'elle n'avait pas l'intention de s'arrêter jusqu'à ce qu'elle ait la réponse. Gabrielle était impitoyable et infiniment patiente. A chaque fois qu’un orgasme venait sur Xena, Gabrielle revenait seulement pour la libérer encore et encore. Les spasmes augmentèrent après chaque orgasme, laissant finalement le corps de la guerrière tremblant d’impuissance. L'intensité submergea Xena, la faisant fondre en larmes. Gabrielle berça Xena dans ses bras, lui murmurant sa dévotion éternelle.

Xena ne s'était jamais senti si aimée. Elle savait qu'elle était changée pour toujours.


                                                                 *********


Gabrielle fut debout des heures avant Xena. Elle n'avait jamais vu le sommeil de la guerrière ainsi. Elle vit finalement l'agitation de Xena et s’assis sur le lit à côté d'elle avec une tasse de thé chaud. "Bonjour, l'endormie, tu en avais vraiment besoin."

Xena se leva souriant avec ironie. "C’est pas étonnant, après ce que tu m'as fait. Des dieux, Gabrielle, je n'ai jamais..."

"Est-ce que c'était bon alors ?" Gabrielle douta, sincère dans son innocence.

"Je n'ai jamais rien..." Elle détecta l'inquiétude dans l’expression de son amante. "C'était très bien, Gabrielle, très, très bon."

Gabrielle plongea dans ses bras, souriante jusqu'aux oreilles. "Pour moi aussi! N’est-ce pas merveilleux ? Je savais que ça pouvait être comme ça pour nous."

"Oui, c'est merveilleux, tu es merveilleuse." Elle sourit et secoua la tête, incrédule. "N’es-tu jamais fatiguée ?" S’interrogea Xena.

"Je t’ai voulu depuis si longtemps ... quelque chose m'a pris. Je ... je n’en avais juste pas assez." Elle détourna les yeux timidement. Xena l'embrassa farouchement.

Gabrielle recula, pensive. "En plus, ma bouche est mon métier comme le combat est le tien."

"Eh bien, mon barde, ta langue est en compétition avec mon épée n'importe quand." Elle rit et attira la jeune femme à nouveau.

"J’adore quand tu m'appelles *ton* barde. J'aime le sentiment que je ressens, sachant que je t’appartiens."

"J'aime ce sentiment aussi." Xena embrassa son beau barde, avec l’intention de lui montrer ces choses qu’elle avait retenu la première fois. 


                                                                   *********

 

Beaucoup plus tard cette après-midi, elles commencèrent à empaqueter leurs affaires, se préparant pour partir.
 
"Pouvons-nous passer voir Ephiny ? Je veux qu'elle sache que tu vas bien."

"Bien sûr, après ce que nous avons vécu, je pense que nous sommes prêtes pour une nouvelle pause." Xena chevaucha Argo et sembla soudainement pensive. Prenant une profonde inspiration, elle posa finalement la question dont elle redoutait la réponse. "Gabrielle, comment as-tu réussis à être aussi bien ...informée ?"

Gabrielle haussa les épaules, ne voulant pas tout révéler encore. Elle ne put arrêter la chaleur qui monta à son visage. "Je fais en sorte quelques observations, j’ai appris quelques petites choses le long du chemin et j’ai essayé de les tourner à mon avantage. Elle détourna les yeux timidement, s’inquiétant que cette réponse ne suffise pas.

Xena sourit à la tentative du barde d'esquiver sa question. Finalement, elle connaîtrait l'histoire entière. Elle avait des façons très agréables d'extraire les informations de son barde réticent. Son esprit s’illumina à l'expression de Gabrielle lorsqu’elle secoua les sangles en cuir entre ses genoux. "Ouais, j'ai fait quelques observations le long du chemin moi aussi, peut-être qu’elles peuvent également me servir." Elle fit un clin d’oeil et fit monter la barde derrière elle sur Argo. Elles prirent la direction du village Amazone, désireuses toutes les deux d’essayer d’avantage de ce qu'elles avaient appris.

La Fin ?

J'espère sincèrement que non !


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