FIRST TIME
Pink rabbit Productions
 
 

Traduction : Gabri.L

Texte original : http://www.altfic.com/subtextfic/Xena/prp/Firsttime.htm



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Déni : Voici une autre de ces histoires de première fois , mais nous avons tous les deux un penchant pour celles là. Mis à part ça la seule chose à dire est l’ habituel charabia. Si vous êtes mineurs, si ce genre de chose est illégal où vous vivez, ou si vous êtes offensés par l’idée de deux femmes adultes amoureuses et faisant quelque chose à ce propos, vous devriez partir maintenant.


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   J'étais fatiguée, un peu étourdie avec le vin et le côtoiement de trop de monde. On pouvait toujours entendre les sons des festivités en dessous, dans les salles communes de l'auberge : le résultat d’un combat couronné de succès contre le retour d’un chef militaire local. Tout le monde avait voulu m'offrir un verre et j'avais accepté un peu plus que d'habitude, aimant cette fois un peu de communauté. Normalement, je ne me permettais pas ce genre de chose, mais ce soir c'était différent. Gabrielle m'avait poussé dans la fête et j'avais été plus que surprise de me rendre compte que je m'amusais, échangeant des histoires avec plusieurs guerriers de la milice locale.

L’un d'entre eux racontait une histoire amusante de la première fois qu'il avait rencontré sa femme et comment à son grand damne il était reparti avec. Je dû admettre que ça ressemblait tout à fait à une autre histoire.

Comme attirée par cette pensée je me suis retournée et je l'ai vu observer, une allusion de sourire sur son visage. Elle a levé son verre dans un toast silencieux et le geste a réchauffé une partie éloignée de mon coeur. Ca faisait tellement longtemps que je ne m’étais pas senti de cette façon pour quelqu'un. Oh, il y avait eu des amants ... de bels hommes et de belles femmes pour partager mon lit ... mais jamais mon coeur. Marcus en fut le plus proche, mais je pense que c’était plus basé sur une vieille amitié que n'importe quel amour véritable.

Ca n'aurait jamais duré.

Ainsi, je l'ai enterré deux fois et j’ai sangloté sur son épaule, lui faisant confiance pour comprendre les émotions que moi-même je ne comprenais pas. L’amitié c’était ça, j'apprenais.

Le temps passant, je crois que je lui ai fait confiance avec chaque secret que j'avais et elle les a tous acceptés, écoutant parfois tranquillement et pleurant parfois avec moi. Elle a compris celle que j'étais et celle que j'avais été.

Quelqu'un m'a soudainement tiré de mes pensées, me donnant une tape dans le dos pour me féliciter à nouveau. J’aurai du profiter de l'adulation, mais tout ce à quoi je pouvais penser était à elle. Je jetai un coup d'oeil, découvrant facilement ses cheveux dans la foule. Elle parlait à un certain jeune homme bien trop jeune et beau, riant à ses plaisanteries et souriant gentiment ... pour lui... Par les Dieux, c'était douloureux. Je ne voulais pas voir ce sourire pour ce charmant garçon. J’avais envie qu'elle sourit comme ça pour moi. Un éclat de rire explosa de mes nouveaux compagnons et je me suis brusquement rendu compte que j'avais perdu le fil de la conversation. Sans me soucier de la reprendre, je fis mes excuses et me dirigeai dans la foule.

Elle leva les yeux lorsque ma main descendit sur son épaule. Sois j’avais perdu l’esprit, soit elle avait su que j'étais là avant que mes doigts n'aient touché sa peau.

Ses sourcils roux se arquèrent dans une question silencieuse.

"Euh... Gabrielle... Je suis fatiguée... Je vais me mettre au lit… Tu peux rester ... si tu veux..."

Elle sembla étonnée et souleva une main, le geste curieusement nerveux lorsqu’elle brossa sa frange en arrière. Ses épaules se soulevèrent dans un haussement. "Je suis seulement venu pour toi. Je sais comment tu détestes ces choses... j'ai pensé que tu aimerais du soutien."

Un sourire reconnaissant toucha mes lèvres. "Merci ... Je l'apprécie." En disant ces mots, je me suis demandé si elle savait à quel point son amitié était devenue importante pour moi.

Elle passa son bras sous le mien et appuya son front contre mon épaule pendant que nous montions l'escalier pour rejoindre la chambre que l'aubergiste nous avait prêté. Je fus effrayée de réaliser à quel point mon cœur battait à tout rompre à ce simple contact ... Pas que ce soit quelque chose de nouveau. Les sentiments avaient grandi depuis bien longtemps. Oh, j'avais lutté contre eux, je m'étais dit que c'était juste de l'amitié, avant de me réprimander que le besoin était simplement dû au fait d’être célibataire depuis trop longtemps. Je me souviens du moment où j’ai finis par admettre la vérité à moi même. Elle racontait une quelconque histoire absurde, déviant volontairement mes soucis et me faisant rire malgré moi. Je ne pouvais plus le nier alors. J'étais tombée et je l’étais durement.

Je me le suis avoué, mais pas à elle, jamais à elle. Elle était trop jeune, avec tellement d’avenir devant elle. Je savais que j’aurai du la faire partir, la laisser avoir la vie idéale qu'elle n’aurait jamais avec moi ... mais je ne pouvais pas le faire. Même si c'était seulement de l'amitié, je ne pouvais pas renoncer à ce simple lien entre nous.

J'ai cru que son mariage avec Perdicus me détruirait, mais alors elle l'a perdu et la douleur dans ses yeux m'a presque détruite à nouveau. J'aurais donné ma vie pour le ramener si ça avait pu emporter sa douleur au loin. Je sais ce que c’est de perdre quelqu'un que vous chérissez.

Dans la chambre, je triturai gauchement mon armure, la fatigue et l’enivrement rendant mes doigts quelque peu maladroits. Gabrielle repoussa soudainement mes doigts, sa voix me réprimandant dans un murmure.

" Laisse-moi le faire."

Je fus surprise de voir que ses mains n'étaient pas plus agiles que les miennes. Elle avait bu très peu à la fête, se contentant d’une chope de vin pour toute la soirée, ce n'était donc pas l’effet de l'alcool. Elle avait combattu à mes côtés, elle devait être autant fatiguée ... Ça devait être ça…le simple épuisement....

Perdue dans mon propre scénario, je ne pouvais pas prendre du recul et voir les choses de son point de vue. Je m'étais livré aux fantasmes de la séduction d’elle une centaine de fois. Il ne m'était jamais venu à l’esprit qu'elle-même pourrait avoir quelques fantasmes. J'avais vu les regards d'appréciation qu’elle lançait aux bels hommes qui croisaient notre chemin, vu ses expériences et ses flirts tandis qu’elle testait sa confiance toute nouvelle en tant que femme.

Après avoir soulevé l'armure loin de mes épaules, je remontai les mains, essayant de desserrer les lacets qui tenaient mes cuirs en place et d'une façon ou d'une autre je ne réussi qu’à les rendre plus serrés. J'entendit le doux soupir de Gabrielle, ce subtil son qu'elle utilise uniquement quand je l'ai ennuyée d'une certaine façon et qu’elle ne veut pas que je le sache.

"Je vais le faire," murmura t’elle en passant derrière moi.

Un autre soupir doux s’échappa tandis qu’elle luttait avec les lacets. "Parfois", murmura-t-elle pensivement, la chaleur de son souffle sur mon dos m’envoyant un frisson jusqu’en bas de mon épine dorsale, "je suis stupéfaite que tu aies réussi à t’habiller avant que nous nous rencontrions."

Je ne su pas trop quoi dire, alors je suis juste restée là, aimant silencieusement son attention. De temps en temps, ses doigts brossaient mon dos en enlevant les cuirs et je ne pu m'empêcher de remarquer que ses doigts étaient froids. Dans les contes romantiques, ils parlent toujours de la chaleur, mais ils étaient froids et tremblaient doucement. En murmurant quelque chose dans son souffle, elle se pencha tout près et, pendant un des plus brefs moment, j'ai cru sentir ses lèvres contre ma peau. Je ne sais toujours pas si c'était une brève envolée de mon imagination, des pensées invraisemblables ou la réalité.

Je devrai lui demander quand elle se réveillera.

Lorsque le cuir fut détaché, je sentis ses pouces caresser doucement mes omoplates et la chaleur de son souffle sur ma peau. Ma gorge se serra et il fut soudainement dur de respirer. Mes poumons comprimés me firent haleter loqueusement. Elle l’avait surement entendu et je ne pus qu’espérer qu'elle pense que c’était dû à l'alcool. J’étais terrifiée de ce qui pourrais arriver si elle apprenait la vérité. Elle me repousserai poliment, me disant doucement que ça n’arriverai jamais. Je savais qu'elle ne me blesserait jamais volontairement, mais cela ne signifiait pas qu'elle voulait les mêmes choses que moi.

Ses mains étaient toujours froides mais le tremblement semblait s'être intensifié. Je jetai alors un coup d'oeil en arrière, m’inquiétant que le vin puisse l'avoir rendu malade. Je fus surprise quand deux yeux verts rencontrèrent les miens. Peur. Par tous les Dieux, elle avait peur et je ne comprenais pas pourquoi.

Mon coeur s’arrêta tandis que nous nous regardions fixement l‘une et l‘autre.

Elle cligna des yeux soudainement, rompant le contact et battant en retraite, la voix aussi tremblante que ses mains.

"Qu’est-ce que je... Je ne peux pas...."

Lorsque je me suis retournée, ses yeux étaient fermés, les sourcils froncés dans une expression confuse. Elle leva la main en signe de calme, cependant il semblait être plus pour elle que pour moi. Elle avait mal et je n’arrivais pas à en savoir la cause. Ses paumes étaient légèrement moites lorsque j'ai serré mes doigts autour de sa main, la tirant en arrière. "Qu'est-ce que qui se passe ?"

Elle secoua la tête, ses dents blanches mordant sa lèvre inférieure. "Je ... Euh..." Elle fit un autre mouvement de la tête et je pus voir l’impulsion des muscles de sa gorge lorsqu'elle déglutit. Elle respirait comme si elle avait courut pendant des kilomètres. Elle prit une profonde inspiration, relâchant l’air lentement entre ses lèvres serrées et passa une main dans ses cheveux dans un geste que j'avais appris à associer avec le temps à un souci émotionnel. 

"Je ne sais pas ... quoi..." Elle s’arrêta et un calme surnaturel l'entoura, comme si elle avait pris une décision et il lui fallut toute sa volonté pour poursuivre jusqu'au bout. "Je t’aime ..."
L’aveu fut si doucement prononcé, que, sur l’instant, je ne fus pas sûre de ce qu'elle avait dit. C'est étrange, mais les mots chuchotés semblaient l’avoir calmé et sa main se détendit dans la mienne.

L'espace d‘un instant, je ne pouvais plus bouger, ne pouvais plus respirer, ne pouvais même plus penser. Je ne pense pas que même mon cœur battait. Je crois que je n'étais consciente de quoi que ce soit à part le martèlement douloureux de mon propre coeur jusqu'à ce que Gabrielle retire sa main de la mienne, se reculant dans un murmure.

"Je n’aurais pas du…c’est ... stupide...stupide." Ses yeux ont rencontré les miens. "Je suis désolé, je ... je ne voulais pas..." 

Paralysée par le poids de mes propres émotions, je fus incapable de l'arrêter quand elle commença à s’éloigner.

"Non." Je ne fus même pas sûre d’avoir parlé à voix haute jusqu'à ce qu'elle s’immobilise complètement. "Pas stupide." Je glissai mes bras autour de ses épaules, frappée à nouveau par notre différence de taille en l’attirant dans la protection de mes bras. Elle était crispée et tremblante, incertaine de comment réagir. "Pas stupide du tout, idiote ...," ais-je respiré, déposant des baisers sur ses cheveux soyeux à sa tempe. Je sentis la rigidité quitter ses muscles et un doigt sous son menton, je relevai sa tête. Ses lèvres étaient douces contre les miennes et elles avaient un goût du vin doux mélangé avec quelque chose d’autre qui lui était propre.

A présent, c'étaient mes mains qui tremblaient.

Lorsque le baiser pris fin, elle cacha son visage dans mon cou, enveloppant ses bras fermement autour de ma taille. Ses mains se firent doucement caressantes lorsqu’elles s'étendirent dans mon dos et je sentis l’effleurement de ses lèvres sur ma clavicule.

C'était l’un des moments les plus terrifiants de ma vie. Un gouffre se dressait devant nous, promettant le ciel ou l'enfer. Passer ce cap et il n'y aurait aucun retour en arrière, peu importe que ce soit juste ou non. Il pourrait nous unir ou détruire ce que nous avions déjà, et nous le savions toutes les deux.

J'enterrai mon visage dans ses cheveux, massant son dos de gestes apaisants. "Es-tu sûre ?"

Il y eut un doux éclat de rire nerveux sourd contre ma peau. "Je ne suis plus sûre de quoi que ce soit ... J’ai cru aimer Perdicus..." Elle secoua la tête lentement et j’entendis des larmes dans sa voix quand elle continua. "Mais ce n'était pas ... ce n'était pas de l'amour..." Elle leva la tête, soulevant une main pour brosser ses doigts le long de ma pommette, puis attira ma tête vers le bas. Le baiser fut lent et doux, un voeu, une promesse de choses à venir.

Nous respirions difficilement toutes les deux lorsqu'il se brisa.

Gabrielle appuya son front contre mon sternum, sa frange flottant sur ma poitrine. "Je ne sais pas ... quoi faire ..." admis t’elle en retenant son souffle.

"C'est bien..." Calmais-je, bien que je ne me sente pas plus calme. Je pouvais en savoir plus la technique, mais sur le plan émotionnel, nous étions perdues au même niveau. "Rien ne presse." Quand nous nous sommes séparées, je pus finir d’enlever mes cuirs desserrés et mes bottines, les jetant négligemment. En relevant les yeux, je vis Gabrielle assise sur le bord du lit, m'observant silencieusement. Elle avait enlevé ses bottes, mais à part ça été restée habillée. Elle tendit une main pour défaire sa chemise, mais je posai mes mains sur la sienne. "Je te l’ai dit, rien ne presse." Encore vêtue de ma tenue, je me suis penché, ma bouche trouvant la sienne la rejoignant sur le lit.

"Mais, je croyais ..." Fit elle contre ma bouche.

"Shhhh," la calmais-je, l’attirant contre moi.

Nous nous sommes allongées ensemble, nous touchant et nous caressant pendant l'échange de longs baisers calmes. Ce n'était pas le chemin le plus rapide pour atteindre l'orgasme physique. En fait, c’était comme ci aucune d'entre nous ne voulait que ça se produise avant un certain temps. Nous aimions la construction lente du désir de nos baisers, des caresses, du contact peau contre peau. Parfois, il y avait le rire, les taquineries douces de deux personnes qui se connaissent mieux qu'elles-mêmes ne le font et parfois il y avait le chuchotement de mots tendres, suivi par de longs silences lorsque nous trouvions de meilleures choses à faire avec nos bouches que parler. C'était la différence entre avoir une relation sexuelle et faire l'amour. Les derniers vêtements furent abandonnés l’un après l’autre, jusqu'à ce que rien ne séparent nos corps nus.

"Je t’aime," ai-je chuchoté peut-être pour la millième fois. C'était devenu une litanie pour nous deux, coeurs et corps liés ensemble dans l'obscurité.

Les sensations construites lentement s'intensifièrent, envoyant des vagues de chaleur dans mes veines et faisant arquer Gabrielle contre moi avec des gémissements doux de plaisir.

Finalement, il n'y eu plus de délai à l'inévitable. Chaque terminaison nerveuse de mon corps était en effervescence et les hanches de Gabrielle poussaient contre ma main dans la recherche de plus de contact. J’appuyai mes doigts plus fortement et je la senti faire de même tandis que nos lèvres se rencontraient à nouveau. Je goutais ses faibles cris et buvais son souffle doux tout en sachant qu'elle faisait la même chose.

Les poètes décrivent les moments de la délivrance sexuelle de toutes sortes de façon, mais je ne suis pas un poète. Tout ce que je peux dire est que je redoutais la fin et, en même temps, je voulais laisser fondre mon âme dans ces sensations afin que je puisse commencer à gravir la montagne à nouveau. C’était comme être aux Champs Elysée et vouloir continuer d’avancer pour pouvoir voir chaque partie d’entre eux avant que quelqu’un ne se rend compte que vous appartenez au Tartare.

De longues minutes plus tard, nous nous sommes couchées ensemble, nos corps tremblants toujours d’ondes plaisantes. Gabrielle posa une cuisse sur la mienne et laissa reposer sa joue sur mon épaule. Nous avons échangé des baisers plus lents, mais nous étions toutes les deux trop fatiguées pour continuer plus loin. En plus, nous savions toutes les deux qu’il y aurait le temps pour plus tard.

C'était il y a des heures.

Elle dort profondément et il n'est pas facile de résister à la forte envie de la réveiller. Mais je le fais, je reste assise et je la regarde, souhaitant savoir ce qui nous attend ensuite.

Je suppose que je le découvrirai demain.


Fin
 


 




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